Carey Price croit avoir mis le doigt sur le bobo, après avoir discuté cet été avec son entraîneur personnel, Eli Wilson.

«Mes pieds étaient trop souvent trop éloignés l'un de l'autre (en position de base), a-t-il confié dans une entrevue sur NHL.com diffusée ce matin. En conséquence, tu te compromets trop envers le tir. On y travaille beaucoup. J'essaie de garder une position de base plus efficace qui me permettra de mieux me déplacer.»

Essentiellement, Price estime que ses déplacements laissaient à désirer en raison d'une position de base incorrecte. La force de Price a toujours résidé dans ses déplacements rapides et son sens de l'anticipation lorsque l'adversaire effectuait une passe latérale devant lui pour le forcer à bouger, ou encore pour arrêter les retours de tirs.

Le gardien numéro un du Canadien n'avait jamais affiché un taux d'arrêts inférieur à ,923 ou une moyenne sous les 2,32 lors des quatre saisons précédentes.

Price a présenté les pires statistiques de sa carrière l'an dernier: fiche de 16-26-7, moyenne de 3,11 et taux d'arrêts de ,900.

«Je connais mes capacités et j'aurais pu mieux jouer. Mes coéquipiers voudront eux aussi mieux jouer.»

Il y a bien sûr eu des facteurs atténuants. Des distractions personnelles ont été évoquées à maintes reprises l'hiver dernier, au point où son épouse a senti le besoin de faire une mise au point sur les réseaux sociaux.

Price a aussi dû composer avec une défense non seulement revampée, mais faible. On ne perd pas une moitié gauche de la défense sans en souffrir. La perte simultanée d'Andrei Markov, Alexei Emelin et Nathan Beaulieu a fait mal.

Un gardien peut facilement perdre ses repères lorsque la défense vit une reconstruction. Price connaissait les réactions défensives de Markov et Emelin par coeur. Mais avec autant de nouveaux visages, le gardien doit anticiper. Puis les chances de marquer se multiplient, surtout si la défense est trop lente pour l'adversaire.

Sans compter la perte du défenseur numéro un Shea Weber à compter de la mi-décembre, et l'absence d'un défenseur gaucher de première paire digne de ce nom.

«On essayait de trop en faire pour corriger les choses. On faisait des choses qu'on n'aurait pas dû faire. On croyait aider, mais au contraire on nuisait. Trop c'est comme pas assez.»     

Il admet aussi avoir sans doute été incommodé par le manque de structure en défense. «Il faudra y travailler au camp d'entraînement. Avoir des consignes claires, éliminer les zones grises. Nous avons de nouveaux entraîneurs au sein de notre groupe cette année, les défenseurs seront dirigés par Luke Richardson, il faudra s'asseoir ensemble au début du camp pour établir nos stratégies.»

Price a eu 31 ans jeudi dernier. Il entame la première année d'un contrat de huit ans, à un salaire annuel de 10,5 millions, au troisième rang des joueurs les mieux payés de la LNH derrière Connor McDavid et John Tavares, et sur un pied d'égalité avec Jonathan Toews et Patrick Kane.

S'il retrouve l'élan des beaux jours, le Canadien pourra, malgré sa jeunesse, se battre pour une place en séries.

La petite correction technique qu'il apportera à sa position de base suffira-t-elle à le relancer?

«Ça pourrait, répond-il à son interlocuteur Kevin Woodley, de sa résidence d'été à Summerland, en Colombie-Britannique. On verra...»