L'ancien président américain Theodore Roosevelt a composé l'un des plus grands éloges sportifs de l'histoire moderne, en 1910:

«Le mérite revient à celui qui se trouve dans l'arène, le visage sali de poussière, de sueur et de sang, et qui lutte vaillamment, qui commet souvent des erreurs, car il n'existe pas d'effort sans erreur, qui connaît le grand enthousiasme, la grande dévotion, et dépense son énergie sur ce qui en vaut la peine; qui, dans le meilleur des cas, à la fin, connaît la victoire et la conquête, et qui, dans le pire des cas, s'il chute, au moins, chutera car il aura pris des risques, et sa place ne sera jamais auprès des âmes froides et craintives qui n'ont jamais connu ni victoires ni défaites.»

On a beaucoup critiqué Alex Ovechkin au fil des années. Souvent avec raison. Le capitaine des Capitals connaissait de grandes saisons régulières, mais craquait souvent dans les moments opportuns, au printemps.

En douze ans de carrière, malgré six trophées Maurice-Richard, trois trophées Hart, Ovechkin, et les Capitals, n'avait jamais franchi la deuxième ronde des séries. Dans la plupart des cas, Ovechkin voyait sa production de buts chuter dramatiquement en séries.

Au cours de cette période, Ovechkin a vu son grand rival, Sidney Crosby, soulever trois Coupes Stanley. Cette année, le Russe a mis fin au court règne des Penguins justement pour remporter sa première, à 32 ans.

La victoire appartient aussi en grande partie au propriétaire Ted Leonsis, qui a résisté à la tentation d'échanger Ovechkin après les insuccès répétés de l'équipe.

Ovechkin peut dormir en paix. Cette Coupe Stanley lui permet de passer au statut de légende. Il ajoute ce trophée à sa médaille d'or au Championnat mondial junior, sa médaille d'or au Championnat mondial et ses nombreux trophées individuels.

Les Capitals de Washington se rendront-ils à la Maison-Blanche, située à un jet de pierre de leur amphithéâtre? Si c'est le cas, peut-être retrouvera-t-il le fantôme de Theodore Roosevelt, à défaut de mieux...