J'entends les murmures depuis hier:

Mathieu Schneider serait trop vieux.

Mathieu Schneider ne produit plus offensivement. 

Bob Gainey a trop donné.

Pourquoi rapatrier un ancien joueur?

D'abord,  plaçons les choses dans leur contexte. Il y a très peu de brillants défenseurs offensifs sur le marché et s'il y en a, le coût est extrêmement élevé.

Jacques Martin veut-il vraiment échanger Bouwmeester alors qu'il est encore dans la course pour une place en séries? Il veut probablement attendre et si jamais il se décide à l'échanger, il demandera au moins deux bons espoirs et un choix de première ronde. Est-ce une bonne idée d'échanger Pacioretty, Weber et un choix de première ronde pour un défenseur qui n'est même pas sûr de demeurer à Montréal après cette saison?

Il en reste quelques autres, mais peu. Brett Clark, Ruslan Salei et Jordan Leopold à Denver. Mais Clark et Salei toucheront tous les deux un salaire supérieur à trois millions l'an prochain et Gainey peut difficilement se le permettre. Leopold? Peut-être. Mais qui sait si François Giguère n'exigerait pas Jaroslav Halak en retour ou ne préférerait-il pas attendre encore un peu, question de faire monter les enchères?

Sinon, cherchez, il ne reste pas grand-chose. La majorité des équipes sont dans la course et ne veulent pas faire de vente de feu. Et plusieurs d'entre elles se cherchent aussi un défenseur offensif. Donc clairement un marché à l'avantage des vendeurs, et non pas des acheteurs comme Gainey.

Si le Canadien fait patate d'ici la fin de la saison ou en première ronde des séries, Schneider aura coûté un choix de deuxième ronde. Si les choses se déroulent bien, le Tricolore aura donné un choix de deuxième et troisième rondes contre Schneider et un choix de quatrième ou de cinquième. C'est le prix du marché, qui aurait été appelé à monter si Gainey avait attendu.

Après un début de saison difficile marqué par des blessures, Schneider, 39 ans, s'est replacé récemment avec les Thrashers. Il a amassé quatre points à ses cinq derniers matchs, cinq à ses dix derniers. Il joue en moyenne 21 minutes par match, ce qui n'est pas du tout vilain.

On parle d'un joueur qui a tout de même amassé 39 points en 65 matchs pour Anaheim l'an dernier.

Schneider n'est pas Boyle ou Lidstrom.  Mais il répond à un besoin du Canadien et il ne coûte pas la lune. Gainey n'a pas à sacrifier un espoir pour l'obtenir. Dans les circonstances, c'est un échange tout à fait correct.

Gardons maintenant l'oreille tendue. Gainey n'écarte pas la possibilité de bouger à nouveau.

Pour en savoir davantage sur les tractations qui ont mené à la transaction, Pierre Lebrun, d'ESPN.com, a un papier intéressant à propos de cet échange sur son blogue.