La plupart des observateurs ont crié au génie à la date limite des échanges lorsque le DG des Flames de Calgary, Darryl Sutter, a acquis Olli Jokinen en retour de Matthew Lombardi, Brandon Prust et un choix de première ronde, et aussi le défenseur Jordan Leopold en retour d'un choix de deuxième ronde.

Un peu moins de deux mois plus tard, les Flames de Calgary, qui ont piqué du nez après la transaction, ont été éliminés dès la première ronde. Et on réclame aujourd'hui à grands cris des changements à Calgary.

Les Canucks de Vancouver, eux, avaient été placés dans le camp des perdants le 4 mars parce qu'ils n'avaient pas su acquérir un centre offensif digne de ce nom. On a dit la même chose des Blackhawks de Chicago. On se demandait si les Red Wings ne faisaient pas une erreur de se fier sur le gardien Chris Osgood.  Ces trois équipes joueront encore au hockey au deuxième tour.

À Montréal, on a reproché à Bob Gainey son inaction à la date limite des échanges. Pourtant, même résultat qu'à Calgary, les deux clubs sont en vacances. Mais le Canadien a encore son choix de première ronde et il n'est pas coincé avec Jokinen à six millions l'an prochain.

Tout ça pour dire qu'on attache beaucoup trop d'importance à l'impact que peuvent avoir des joueurs de location sur les performances d'une équipe en séries éliminatoires.

Et on refuse d'invoquer les blessures pour expliquer une élimination hâtive. Pourtant, la perte d'un joueur clé, qui a grandi avec un club, a beaucoup plus d'impact négatif que l'ajout d'un joueur de location peut avoir un impact positif.

Les Flames de Calgary avaient très peu de chances de battre les Blackhawks de Chicago avec l'absence de leur défenseur numéro deux, Robyn Regher, celle de l'un de leurs bons défenseurs offensifs, Mark Giordano, et les blessures qui ont diminué Dion Phaneuf et Cory Sarich. Avec ou sans Jokinen. Comme le Canadien n'avait aucun espoir de vaincre les Bruins sans Markov, Schneider et Lang.

La réussite d'un club est complexe et il faut beaucoup d'éléments favorables. Une équipe en santé, un bon momentum, un gardien solide au moment opportun, une belle cohésion dans le jeu collectif et un entraîneur allumé.

Quand un ou deux de ces éléments n'y sont pas, les vacances peuvent être plus longues. Mais ça ne veut pas dire qu'on doive faire un grand ménage pour autant.

Il faut bien me comprendre. Je ne dis pas que Darryl Sutter a commis une gaffe le 4 mars. Je dis simplement qu'il était trop tôt pour leur prédire la coupe Stanley cette journée-là. Comme il était trop tôt pour éliminer le Canadien parce qu'il avait "seulement" acquis Mathieu Schneider quelques semaines plus tôt.