Francis Bouillon part donc pour Nashville avec un contrat garanti en poche.

J'ai souri lorsque j'ai appris qu'il s'agissait des Predators et de l'entraîneur Barry Trotz. À l'époque où Bouillon avait été réclamé au ballottage par Nashville, en 2002 - avant d'être vite rejeté- le costaud défenseur était encore méconnu au sein de la LNH, comme en témoigne l'anecdote que vous pourrez lire un peu plus bas.

Sept ans plus tard,  il boucle en quelque sorte la boucle. C'est une belle victoire pour Bouillon.











La Presse

Sports, samedi 5 novembre 2005, p. S4

Hockey

BOUILLON: UN GROS MERCI À BARRY TROTZ!

Mathias Brunet

L'histoire m'a été raconté jeudi, et elle est plutôt rigolote aujourd'hui. Paraît-il que lorsque Francis Bouillon s'est pointé pour la première fois dans le vestiaire des Predators de Nashville en octobre 2002, après avoir été réclamé au ballottage du Canadien, l'entraîneur Barry Trotz a failli s'étouffer. "Il ne l'avait jamais vu auparavant et il ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi petit, relate l'informateur. Avant même qu'il ne mette un patin sur la glace, Bouillon était cuit. Trotz lui a donné quelques matchs pour la forme, mais son idée était faite avant même qu'il ne le voit à l'oeuvre sur la glace, il n'était absolument pas question pour lui de garder au sein de son club un défenseur de 5' 7."

Après quatre matchs à Nashville, Bouillon était renvoyé dans les mineures, et le Canadien l'a immédiatement rapatrié pour ne plus jamais le perdre. Bouillon a été un peu surpris hier en prenant connaissance de l'anecdote. "Ça m'éclaire sur bien des choses finalement. Je n'ai jamais su jusqu'à aujourd'hui pourquoi ça n'avait pas fonctionné là bas. J'avais pourtant eu un premier match incroyable, je jouais comme je joue actuellement, puis mon temps de glace n'a jamais cessé de diminuer par la suite. Je me souviens maintenant que Trotz, bien qu'il avait été sympathique avec moi lors de notre premier contact, s'était permis une blague au sujet de ma petite taille. J'en avais ri avec lui."

Bouillon avait été recommandé aux Predators par le recruteur Luc Gauthier, mais de toute évidence, personne d'autre ne le connaissait là-bas. "Même le directeur général David Poile avait eu la franchise de me dire qu'il ne m'avait presque jamais vu jouer", rappelle Bouillon.

Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. Le Canadien peut remercier Trotz aujourd'hui.