Mon texte sur le parcours de Kyle Chipchura se trouve ici.

(En passant, une erreur s'est glissée dans la version papier du journal, à mon grand étonnement.  Chipchura est bel et bien un choix de Trevor Timmins tandis que Komisarek et Higgins ont été repêchés par André Savard, tel que je l'avais écrit dans ma version originale. La correction a été faite sur Cyberpresse.)

J'ai entendu les nombreuses réactions à l'échange de Chipchura depuis hier. Et je constate une fois de plus qu'on attache parfois une importance démesurée aux premiers choix.

Bien sûr qu'il est important de bien choisir en première ronde. Mais quand les dix premiers joueurs ont été repêchés, la marge d'erreur grandit et TOUTES les équipes peuvent se tromper.

Certains rappelaient hier que depuis Saku Koivu, seulement deux premiers choix de l'équipe, Andrei Kostitsyn et Carey Price, portaient l'uniforme du Canadien. C'est plutôt réducteur comme analyse. On pourrait dire la même chose des Sharks de San Jose, qui pourtant repêchent très bien eux aussi. Mais depuis 1993, seuls les premiers choix Patrick Marleau (2e au total en 1997) et Devin Setoguchi jouent avec les Sharks.

Ce n'est pas d'hier qu'on semble faire une obsession du premier choix au repêchage. C'est mieux de ne pas se tromper, mais si on réussit à mettre la main sur un bon joueur par la suite, peut-on cesser de s'acharner sur celui qui n'a pas réussi? À Détroit, est-ce qu'on parle encore de Jari Tolsa en 1999 ou de la réussite d'Henrik Zetterberg? Est-ce qu'on s'en fout au Colorado d'avoir repêché Ryan Stoa avant Paul Stastny en 2005?

On faisait la même chose à l'époque de Serge Savard et de son bras droit André Boudrias. Ce même Serge Savard dont on vante les qualités aujourd'hui était sévèrement (et injustement) critiqué à l'époque pour les choix au repêchage du CH.

On a reproché au Canadien d'avoir repêché Brad Brown en première ronde en 1994 mais cette année-là, on a aussi mis la main sur José Théodore et Tomas Vokoun. On a parlé pendant des années du mauvais choix de Mark Pederson dans la première ronde du repêchage de 1986 mais Boudrias a tout de même réussi à mettre la main sur trois solides joueurs, Benoît Brunet, Jyrki Lumme et Lyle Odelein.  Le Canadien s'est trompé avec Alfie Turcotte en première ronde en 1983, mais est-ce vraiment dramatique quand on pense qu'ils ont pu obtenir Claude Lemieux et Sergio Momesso en deuxième ronde?

À Montréal, on parle d'un constat d'échec avec l'exemple de Chipchura alors qu'on a repêché Grabovski et Streit par la suite. Ce n'est tout de même pas la faute des recruteurs s'ils ne sont plus à Montréal.