Bonne série d'articles du collègue Hugo Meunier depuis samedi dans La Presse.

Vous pouvez en lire un ici, un autre ici et un troisième ici.

Il est important de dénoncer les comportements inappropriés de parents, d'entraîneurs et de joueurs dans le monde du hockey mineur.

J'ai réalisé en assistant à quelques matchs d'équipes adverses récemment combien j'étais privilégié d'être coach dans le Novice A. De ma position derrière le banc, je suis dans une espèce de bulle où je n'entendrai jamais les cris des estrades... quoique nos parents ont démontré beaucoup de classe du début à la fin de la saison.

Par contre, j'ai assisté après une pratique du Novice B à une scène où le papa toise son fils de huit ans en lui disant qu'il était "le plus poche sur la glace". Dégueulasse. J'ai aussi vu, ailleurs à Montréal, certains pères engueuler leur fils comme des putois alors que leur club menait 8-1 dans la dernière minute. Je n'ai pas été témoin de violence physique. Du moins pas encore. J'espère que toutes les organisations travaillent très fort comme nous le faisons pour assainir la culture du hockey mineur.

Mais il y a aussi un autre aspect à améliorer. Ce sont des parents tout à fait corrects. Aimants. Ouverts. Dévoués. Mais sans le réaliser nécessairement, ils imposent une pression subtile à leurs rejetons: "Il faut battre Ville Saint-Laurent demain". "Tu es capable de mieux". "Compte un but pour grand-maman ce soir". "Gagne-là pour papa celle-là".

Trop souvent, les enfants regardent en direction des estrades pendant un match. Je répète aux parents et aux enfants qu'ils doivent d'abord jouer pour eux, et pour leurs coéquipiers. Nous devons leur laisser s'approprier leurs performances. Qu'est-ce qu'une victoire un 18 mars 2012 en demi-finale du Novice A métropolitain signifie quand on regarde le portrait global? Quelle signification aura ce filet raté dans un an, dans six mois, dans deux mois??? Ont-ils progressé au plan technique? Sont-ils plus rapides? Plus forts? Exécutent-ils mieux leur pivots arrière? Passent-ils plus spontanément le disque? Ont-ils vaincu leur timidité? Ont-ils réussi à nouer de nouvelles amitiés? Ont-ils eu du plaisir à se rendre à l'aréna cet hiver? Ont-ils déjà hâte à l'an prochain? Ont-ils appris la rigueur? La discipline?

Voilà les valeurs essentielles à véhiculer à mes yeux. Le reste est superflu, mais surtout néfaste. Le hockey mineur, quand il est pratiqué dans un cadre sain, demeure une formidable école de vie.