Coup de fil impromptu de José Théodore hier soir.

L'ancien gardien du Canadien, qu'on a presque oublié ici, se prépare pour la première ronde des séries éliminatoires contre les Devils du New Jersey.

Théodore soupait avec des amis que nous avons en commun, il était de bonne humeur et il s'est dit: "Tiens, pourquoi je ne lui rappellerais pas qu'il a prédit en novembre sur son blogue l'écroulement des Panthers de la Floride ?"

En jeune homme poli, il a évidemment pris des nouvelles puisque nous ne nous étions pas jasé depuis des lunes. J'étais heureux de constater qu'il n'avait pas l'orgueil assez gonflé pour me tenir rigueur de mes prédictions du début de la saison. Il s'est contenté de me taquiner amicalement.

Théodore était le gardien numéro deux du Wild du Minnesota l'an dernier, un gardien auxiliaire par défaut puisqu'il a obtenu le poste après la blessure de Josh Harding à la toute fin du camp d'entraînement.

J'étais donc du camp des sceptiques lorsque les Panthers en ont fait cet été leur gardien numéro un pour les deux prochaines saison, à raison d'un salaire modeste (selon le marché) de 1,5M$ par saison. À 34 ans, et plusieurs blessures, Théodore était à mes yeux sur la pente descendante. Et je n'aimais pas le travail du DG Dale Tallon, qui a payé le gros prix pour des joueurs autonomes dont le talent ne crevait pas les yeux.

Huit mois plus tard, Théodore et les Panthers m'ont fait mentir. Ils ont terminé au premier rang de leur division devant les Capitals de Washington. En 53 matchs, Théodore a maintenu une fiche de 22-16-11, une moyenne de 2,46 et un taux d'arrêts de .917. C'est un exploit digne de mention compte tenu du fait que les Panthers ont terminé au 25e rang de la LNH à l'attaque.

Ça fait donc trois titres de division en quatre ans pour Théodore, puisqu'il en avait remporté deux avec les Capitals de Washington avant de se joindre au Wild.

Avec 282 victoires, il s'approche du top 30 de tous les temps. Avec une vingtaine de victoires l'an prochain, il rejoindrait Billy Smith au 23e rang, devancerait désormais Olaf Kolzig, Mike Richter, Ron Hextall, Mike Luit, Ed Giacomin et Daniel Bouchard.

Rendons donc à César ce qui lui appartient: Bravo à Théodore, Tallon et toute la bande en Floride. Et si ça peut vous porter encore chance... Devils en six!