"Laisser ses exploits parler pour soi."

Joe Sakic symbolisait bien cet adage. C'était un capitaine discret. Et pas du genre à secouer son club avec une percutante (ou vicieuse) mise en échec. Mais quand venait le temps d'élever son jeu dans des moments cruciaux, Sakic savait se levait et inspirer le reste des troupes. Pour moi, c'est ça un vrai capitaine.

À sa retraite, Sakic avait enregistré 1641 points, dont 625 buts, en 1378 matchs, et 188 points en 172 matchs de séries éliminatoires. À ce chapitre, seulement neuf joueurs ont obtenu plus de points que lui en saison régulière. Il a remporté deux Coupe Stanley et lors de l'une de ces conquêtes, il a permis au vétéran Raymond Bourque de faire le tour d'honneur à sa place. Pour moi, c'est ça un vrai capitaine.

Un choix indiscutable pour le Temple de la renommée.

Le plus amusant, c'est que Sakic avait constitué le prix de consolation pour les Nordiques lors du repêchage de 1987. Après Pierre Turgeon, Brendan Shanahan, Glen Wesley, Wayne McBean, Chris Joseph, Dave Archibald, Luke Richardson et Jimmy Waite, les Nordiques ont repêché le défenseur Bryan Fogarty avec leur premier choix au neuvième rang. Jayson More, Yves Racine, Keith Osborne et Dean Chynoweth ont suivi et les dirigeants de Québec se sont mis à rêver à Stéphane Quintal, le gros défenseur droitier robuste qu'ils convoitaient aussi. À leur grand désarroi, Boston l'a repêché tout juste avant eux, au 14e rang. Les Nordiques ont jeté leur dévolu sur Sakic même s'ils le trouvaient chétifs. Ils ont sans doute pris ce risque en ce disant qu'il s'agissait de leur deuxième choix de la première ronde...

Quintal n'a pas à rougir de sa carrière, évidemment. Seulement huit joueurs de cette cuvée ont disputé plus de matchs.