Philippe Cantin me permettra de citer un passage de sa chronique de ce matin même s'il pourrait l'utiliser pour son blogue. Mais l'information m'interpelle trop pour que je la passe sous silence ici.

Qui a provoqué la plus grosse controverse dans les jours précédant le Super Bowl? Randy Moss en s'autoproclamant meilleur receveur de l'histoire? Pas du tout! C'est Barack Obama qui a secoué l'establishment de la NFL.

«Je suis un gros fan de football, a-t-il dit au magazine New Republic. Mais si j'avais un fils, j'y penserais longtemps avant de le laisser jouer.

«Ceux qui, comme moi, aiment ce sport, devront accepter qu'il change peu à peu afin de réduire la violence. Ça le rendra peut-être moins excitant mais ce sera beaucoup mieux pour les joueurs. Et nous, les fans, on n'aura peut-être pas besoin d'examiner autant nos consciences.»

Reconnaissant le caractère brûlant de ce dossier, la NFL a annoncé deux initiatives dans l'espoir de diminuer les conséquences dramatiques des commotions cérébrales.

Ainsi, la saison prochaine, un neurologue indépendant examinera sur-le-champ un joueur frappé à la tête. L'avis de ce spécialiste supplantera-t-il celui du médecin de l'équipe, s'ils ne sont pas d'accord sur la pertinence d'un retour immédiat au jeu?

L'Association des joueurs le souhaite. Selon un sondage interne, 78% des membres consultés ne font pas confiance au personnel médical de leur équipe. Ce taux inquiétant illustre la relation ambiguë entre les joueurs et la direction de la NFL.

Ensuite, selon le New York Times, le commissaire Roger Goodell a conclu un accord avec General Electric, qui fabrique des appareils sophistiqués de recherche. La collaboration de ce géant de l'industrie bonifiera les connaissances sur les blessures au cerveau. Parallèlement, la firme tentera d'améliorer les casques protecteurs.

De son côté, l'Association des joueurs de la NFL versera 100 millions en 10 ans à l'Université Harvard afin d'étudier la santé des joueurs.

Barack Obama a montré du cran en dénonçant, de manière subtile mais sans équivoque, les coups toujours plus durs sur les terrains. Historiquement, les présidents des États-Unis ont plutôt chanté les louanges de ce sport.

Et pendant ce temps, demandez-vous, que font la Ligue nationale de hockey et ses joueurs pour lutter contre les commotions cérébrales? Aux dernières nouvelles, ils ont formé un comité pour étudier la question. Ça promet, n'est-ce pas?

Parmi les absents en date d'aujourd'hui pour cause de commotion cérébrale: Cam Fowler, Gabriel Landeskog, Marc Savard, Chris Pronger, Shawn Thornton, Patrick Kaleta, Steve Montador, Nikita Nikitin, James Wisniewski, Ben Eager, Matt Cullen, Michael Sauer, Wayne Simmonds, Marc-André Bourdon, Wade Redden. Sans compter tous ceux qui jouent actuellement avec des maux de tête...