L'ancien illustre gardien des Canadiens vient d'ajouter un nouveau trophée à sa collection: le Jack-Adams, remis à l'entraîneur par excellence dans la LNH. Il avait déjà remporté la Coupe Stanley, la Coupe Calder, le Vézina (meilleur gardien), le Conn-Smythe (joueur le plus utile en séries) et la Coupe Memorial à sa première saison comme entraîneur des Remparts de Québec. Son numéro 33 a aussi été retiré par l'Avalanche et les Canadiens.

Aucun défi ne semble trop grand pour cet homme enflammé et passionné. Je me demandais bien dans quelle galère il s'embarquait chez l'Avalanche l'an dernier. L'équipe comptait sur de très bons éléments à l'attaque, mais Roy se joignait à un club qui, à mes yeux possédait la pire défense de la LNH. Erik Johnson, le seul défenseur de premier plan, n'était plus que l'ombre de lui-même depuis son arrivée au Colorado. André Benoit et Ryan Wilson était d'abord des joueurs de soutien. Cory Sarich jouait dix minutes par match à Calgary avant son arrivée chez l'Avalanche et Tyson Barrie était encore vert. Le gardien Semyon Varlamov venait de connaître une saison catastrophique au sein de cette équipe qui avait terminé 29e au classement général.

Roy a d'abord amené son énergie positive et son enthousiasme contagieux. Avec l'aide de son nouvel adjoint André Tourigny, entre autres, il a su bâtir un système de jeu collectif qui allait mettre davantage à contribution les attaquants en zone défensive. Sous l'autorité de François Allaire, le mentor de Roy, Varlamov a connu une saison extraordinaire, au point de figurer parmi les finalistes au trophée Vézina. Johnson a été solide en défense, tout comme le vétéran Jan Hejda et le surprenant Benoit. Nick Holden, un joueur autonome des ligues mineures, ne devait pas être avec l'équipe et il a été rayé de la formation lors des 11 premiers matchs, avant de devenir un pilier. À l'attaque, les canons Matt Duchene, Gabriel Landeskog et Ryan O'Reilly ont répondu présent, et Nathan MacKinnon, la recrue par excellence dans la LNH, a connu une saison supérieure encore aux attentes.

Qui donc aurait prédit 112 points à l'Avalanche et le troisième rang au classement général? Moi qui suis le parcours Roy depuis 1995, qui l'a vu surmonter les épreuves les plus difficiles avec panache, j'aurais dû aussi ne jamais parier contre lui, malgré le caractère périlleux de sa mission au Colorado...