Une majorité d'observateurs les voyaient encore trainer dans la cave du classement cet hiver.
Non seulement les Flames de Calgary ont-ils participé aux séries éliminatoires, mais ils ont éliminé les Canucks de Vancouver en première ronde.
Les puissants Ducks d'Anaheim ont finalement éliminé les Flames grâce à un but en prolongation de Corey Perry, hier soir.
L'entraîneur Bob Hartley a réussi à tirer le maximum d'un club sous-estimé, privé en outre de son défenseur numéro un Mark Giordano.
Cette organisation redevient donc compétitive après cinq années de disette et compte désormais sur une belle relève composée entre autres de Johnny Gaudreau (modeste choix de 4e ronde en 2011), Sean Monahan (6e choix au total en 2013), Sam Benett (4e choix au total en 2014) et T. J. Brodie, tous âgés de 24 ans ou moins.
Dommage seulement que les dépisteurs de l'équipe n'aient gaspillé leur choix de première ronde en 2012 avec le centre Mark Jankowski au 21e rang (à la surprise générale ce jour-là) alors que les défenseurs Olli Maatta et Michael Matheson étaient encore disponibles.
Les partisans des Flames ont vécu cinq ou six années de vache maigre parce que l'organisation a eu beaucoup de difficulté à développer ses jeunes au fil des années. Entre 2003 et 2012, la grande majorité de leurs choix de première ronde ont fait patate: Kris Chucko (24e en 2004), Matt Pelech (26e en 2005), Leland Irving (26e en 2006), Greg Nemisz (25e en 2008, le choix du CH pour Alex Tanguay), Tim Erixon (23e en 2009), Sven Baertschi (11e en 2011).
Outre Baertschi, on note que les Flames ont repêché tard en première ronde à chaque année. Reste que ces joueurs ont été repêchés avant les Cory Schneider, Mike Green, Dave Bolland, Matt Niskanen, James Neal, Marc-Edouard Vlasic, Paul Stastny, Nick Foligno, Jeff Petry, Milan Lucic, Tyler Ennis, John Carlson, Roman Josi, Derek Stepan, Marcus Johansson, Ryan O'Reilly, Tomas Tatar, Nathan Beaulieu, Boone Jenner, Brandon Saad et John Gibson, entre autres.
On peut se tromper un an ou deux, mais pas à chaque année ou presque. Mais ces mauvais choix constituent de l'histoire ancienne (Todd Button, le recruteur en chef, est toujours en poste, ses choix semblent plus éclairés depuis quelques années), Brian Burke et Bob Hartley ont redressé un navire qui semblait à la dérive (l'ancien DG de l'équipe, Jay Feaster, n'a pas fait que des mauvais coups, mais il manquait une structure à cette organisation).
Les Flames auront l'été pour se reposer. Ils en auront besoin. L'an prochain, les équipes se méfieront davantage d'eux. Ils passeront d'un club qui n'avait rien à perdre à un rival redoutable. Le défi sera de taille. Parlez-en à l'Avalanche du Colorado.