Le collègue Marc-Antoine Godin se penche aujourd'hui dans La Presse + sur le phénomène des nombreuses embolies subies par les hockeyeurs de la LNH, dans un dossier fort bien étoffé.

Depuis 2008, dix joueurs ont été victimes d'embolies pulmonaires, de thromboses veineuses profondes ou d'obstructions du défilé thoracobrachial.

Marc-Antoine a interviewé un spécialiste, le Dr Philip Wells, de l'Université d'Ottawa. Celui-ci s'étonne de voir autant d'hommes aux prises avec ce phénomène au sein d'un bassin de 700 joueurs. La moyenne, selon lui, devrait être d'une personne sur 10 000.

On énumère plusieurs causes pour expliquer cet état de choses. Les nombreux déplacements en avion en est une. Les joueurs sont immobiles durant plusieurs heures et peuvent aussi subir de la déshydratation à la suite des matchs.

Dans d'autres cas, Cody McCormick, Paul Potsma et Roman Cervenka venaient d'être atteint par une rondelle. D'autres, comme Tomas Fleischmann, Jed Ortmeyer ou Kimmo Timonen, auraient une affection génétique ou congénitale qui les rendrait plus vulnérables.

Par ailleurs, en fin d'article, le Dr Wells ouvre la porte à la spéculation. "Les drogues de performance qui stimulent le nombre de cellules sanguines pourraient en être une autre, dit-il. Ça me fait mal de penser à ça, mais c'est à se demander si le dopage sanguin - comme dans le cyclisme avec l'EPO - ne serait pas un facteur. Je ne sais pas jusqu'à quel point ça a été fouillé ni jusqu'à quel point les joueurs sont contrôlés pour cela, mais ça m'apparait comme une possibilité."

Il ne s'agit pas ici de se lancer dans une chasse aux sorcières. Ou de conclure que les joueurs affectés par des problèmes sanguins se dopent, puisque d'autres causes ont été expliquées plus haut. (relire trois fois ce paragraphe avant de grimper aux rideaux svp!)



Je me suis néanmoins toujours demandé pourquoi le hockey serait le seul sport au monde à l'abri du dopage. Surtout en 2015 avec les programmes d'entraînement estivaux hyper complexes, les exigences du calendrier, et le fait qu'un bon programme peut transformer un joueur moyen en star et lui permettre de toucher des dizaine de millions de dollars. Il y a désormais trop d'argent en jeu pour que des médecins véreux, des labos louches et des athlètes avides de gloire et d'argent n'y flairent pas la bonne affaire.

Peut-être aussi n'est-ce pas le cas. Mais il me semble qu'on devrait néanmoins y jeter un coup d'oeil plus attentif... au cas où.