J'ai longtemps défendu Trevor Timmins, comme la plupart d'entre-vous le savez probablement déjà.

Le directeur du recrutement du Canadien a été l'objet de nombreuses critiques injustifiées au fil des années. Son travail lors des repêchages de 2004 à 2007 demeure exceptionnel: Ryan McDonagh, Max Pacioretty, P.K. Subban, Carey Price, Mark Streit, Mikhail Grabovski, Alexei Emelin et, dans une moindre mesure, parce qu'ils ont "duré" moins longtemps, Guillaume Latendresse et Sergei Kostitsyn. Yannick Weber, Matt D'Agostini, Kyle Chipchura et Ryan White ont de leur côté disputé au moins 200 matchs dans la LNH. On parle en moyenne d'un minimum de trois joueurs réguliers de la LNH par repêchage.

Or, comme le soulignait avec justesse Stephan Lebeau dans mon interview du weekend dimanche, la moyenne au bâton est nettement moins bonne depuis 2008. Du moins entre 2008 et 2011. Un creux de vague qui peut expliquer en partie les déboires actuels de l'équipe.

Écartons d'emblée les trois derniers repêchages puisque le développement des joueurs choisis n'est pas encore terminé. Il faudra attendre encore quelques années avant de se prononcer de façon définitive sur les choix de Michael McCarron, Jacob De la Rose, Artturi Lehkonen, Zachary Fucale, Sven Andrighetto, Nikita Scherbak, Noah Juulsen et compagnie.

Entre 2008 et 2011, soit quatre repêchage, sur 25 joueurs choisis, le Canadien a développé seulement deux joueurs de la LNH: Nathan Beaulieu et Brendan Gallagher. Deux choix de première ronde, Louis Leblanc et Jarred Tinordi, ont constitué des échecs lamentables.

À la défense de Trevor Timmins, le Canadien n'a jamais repêché parmi les 17 premiers au cours de ces quatre repêchages et ne possédait pas de choix de première ronde en 2008, pas de choix de deuxième ronde en 2009 et aucun choix de deuxième et de troisième rondes en 2010 et 2011.

Ça n'aide pas un recruteur à trouver de la profondeur. En 2010 et 2011, de nombreux joueurs de talent ont été déniché dans les deuxième et troisième rondes: Boone Jenner, Victor Rask, Brandon Saad, Nikita Kucherov, Justin Faulk, Jon Merrill, Ryan Spooner et Tyler Toffoli, sans compter Johnny Gaudreau en quatrième ronde.

Il aurait fallu les repêcher en première ronde avant Leblanc et Tinordi, aurez-vous sans doute le réflexe de vous dire. Difficile de vous contredire.

La bonne nouvelle, c'est que les trois choix de deuxième ronde obtenus en 2013 permettent de renflouer la banque avec De la Rose, Fucale et Lehkonen, et que la progression de Hudon et McCarron à Hamilton semble intéressante.

Mais il manque toujours de relève au chapitre des centres offensifs et des défenseurs. Voyons si le repêchage de 2016, le développement de Scherbak et Juulsen, saura aider à cet égard.