Louis Leblanc vient de prendre une sage décision.

À 25 ans, le premier choix du Canadien en 2009 abandonne le hockey pour se consacrer à ses études universitaires à Harvard, nous apprend ce matin le collègue Marc-Antoine Godin dans La Presse +.

Incapable de percer dans la LNH, Leblanc s'est exilé en Europe l'an dernier. Il a changé de club trois fois: Bratislava, dans la KHL, Zinila, dans la Ligue slovaque, puis Lausanne, en Suisse.

« J'aurais pu jouer encore en Europe, mais une année de plus en Autriche ou ailleurs ne m'avancerait pas. Tandis que de retourner à l'école, oui. J'ai été un premier choix, j'ai été au Mondial junior, j'ai joué 50 matchs dans la LNH... J'ai déjà vécu une vie et je suis prêt à passer à autre chose. Pour moi, ce n'est pas une fin ; c'est un commencement. »

Leblanc avait été repêché dans l'euphorie en juin 2009 au Centre Bell. C'était l'année du centenaire, le Canadien était à la recherche d'un espoir francophone, la direction avait-elle le choix alors que la foule scandait déjà le nom de Leblanc quelques rangs avant le moment de se prononcer au 18e rang ?

Plusieurs joueurs repêchés après lui connaissent une carrière intéressante: Chris Kreider, Marcus Johansson, Simon Després, Ryan O'Reilly, Tomas Tatar, Tyson Barrie, Reilly Smith, David Savard, Mattias Ekholm, Sami Vatanen et Mike Hoffman, entre autres.

J'avais ressenti un malaise ce jour-là; comme la vilaine impression que l'équipe était forcée de le repêcher en fonction de ses origines. J'aimais sa fougue et sa vitesse, mais son manque de créativité et de mains me laissait sceptique. J'avais un penchant pour le défenseur John Moore et aussi, surtout, pour Marcus Johansson, depuis un élément clé pour les Capitals de Washington.

Je soupçonnais le CH de s'intéresser à Johansson puisque l'équipe venait d'embaucher son coéquipier à Farjestads Mikael Johansson. Les recruteurs du club avaient donc eu l'occasion d'observer de près le jeune homme au cours de l'hiver. J'avais eu au bout du fil quelques semaines avant le repêchage le coach des deux hommes et il m'avait parlé en terme élogieux de Marcus, en prenant soin de me mentionner que le garçon présentait des statistiques modestes, mais qu'il avait été ralenti par une mononucléose. L'équipe qui le repêcherait, insistait-il, allait réussir un vol. Ça n'est pas arrivé. Du moins pas à Montréal.

À sa sixième année à Washington, Johansson vient de signer un contrat de trois ans pour 13 millions. Il a obtenu 46 points en 74 matchs l'an dernier.

Pour Leblanc, la suite s'annonce intéressante. Il a une bonne tête et veut oeuvrer dans l'administration du sport, préférablement à titre de gestionnaire d'une équipe de hockey. Nul doute qu'il possède les atouts pour réussir.