Parmi les dossiers à achever pour notre cahier spécial du début de saison, notre patron nous a demandé de pondre un texte en répondant à cette question brûlante: Marc Bergevin joue-t-il son poste cette saison?

J'en serais fort étonné, surtout en raison de la durée du contrat accordé au DG du Canadien il y a quelques années.

Voici donc ma réponse:

Les critiques à l'égard de Marc Bergevin sont de plus en plus sévères. Pourtant, le Canadien a amassé 100 points ou plus lors de trois des quatre dernières saisons sous son règne, et en aurait eu une quatrième en cinq ans n'eut été du lockout.

L'équipe a aussi gagné trois rondes éliminatoires en cinq ans, dont une participation au carré d'as en 2014. Pourquoi alors s'agirait-il d'une année de vérité pour le DG du Canadien ? Probablement en raison des impopulaires départs d'Andrei Markov et Alexander Radulov, deux favoris de la foule.

Peut-être, aussi parce que les attentes ont été gonflées avec l'arrivée de Shea Weber il y a un an. On justifiait le départ de P.K. Subban en affirmant que le leadership de Weber allait rapprocher l'équipe d'une Coupe Stanley, d'autant plus que les Max Pacioretty, Carey Price et compagnie atteignaient leur apogée.

Or, le Canadien a déçu en subissant une élimination en six matchs dès la première ronde contre les Rangers de New York.

Marc Bergevin est sous contrat jusqu'en 2022. À moins d'une saison catastrophique, il serait étonnant que son poste soit en jeu.

Par contre, les inquiétudes actuelles sont réelles. Le DG du Canadien a misé sur des défenseurs gauchers de soutien pour pallier la perte de Markov et, la lumière des résultats en matchs préparatoires, semble avoir sous-estimé l'importance de la vitesse dans la LNH moderne.

Du moins ce n'est pas en acquérant Dwight King, Steve Ott, Mark Streit, Ales Hemsky, Jordie Benn, Karl Alzner et compagnie qu'il nous prouvera le contraire.

Peut-être Claude Julien trouvera-t-il les solutions nécessaires, comme il l'a si bien fait au fil des ans à Boston. Mais peut-être les résultats ne seront-ils pas au rendez-vous et forceront Marc Bergevin à ajuster son tir et à bâtir une défense moins lourde, plus mobile, et surtout plus habile en transition.

Avec cet surprenant « concours » pour remplacer Markov, Emelin et Beaulieu à gauche, avec cette somme de huit millions en banque alors que le Canadien est un club riche, avec le jeu de la chaise musicale au centre, ça sent davantage l'improvisation que la vision et le travail méthodique.

SES BONS COUPS

-Embauche de Stéphane Waite comme entraîneur des gardiens et vote de confiance à l'endroit de Carey Price gros de son entrée en poste.

-Acquisition de Philip Danault en retour de Tomas Fleischmann et Dale Weise, deux joueurs de location.

-Acquisition de deux choix de deuxième ronde pour Lars Eller. L'un de ces choix a permis de repêcher Joni Ikonen, il en reste un autre pour 2018 (à moins que Mikhail Sergachev ne dispute pas 40 matchs à Tampa cette saison, sans quoi il faudra céder ce choix au Lightning).

-Réclamer Paul Byron au ballottage. Byron a marqué 22 buts et amassé 43 points l'an dernier.

-Prolongation de contrat à Max Pacioretty de six ans à une moyenne de 4,5M$ par année.

-Embauche d'Alexander Radulov pour un an.

-Acquisition de Jeff Petry contre un choix de deuxième ronde. Malgré ses défauts, Petry est essentiel au CH.

-Échanger Josh Gorges et son salaire de 3,9M$ aux Sabres pour un choix de deuxième ronde. Ce choix a malheureusement été offert ensuite aux Hawks pour obtenir Andrew Shaw.

-Acquisition de Thomas Vanek pour Sebastian Collberg et un choix de deuxième ronde. Vanek a rendu de précieux services en fin de saison cette année-là et était l'un des joueurs les plus convoités sur le marché.

-Acquisition de Jordie Benn pour Greg Pateryn et un choix de quatrième ronde. Malgré ce qu'on peut dire ces temps-ci, Benn est beaucoup plus utile au CH que ne l'était Pateryn.

-Échanger Erik Cole pour Michael Ryder. Bergevin a sauvé deux ans de salaire qu'il aurait dû offrir à Cole.

SES MOINS BONS COUPS

-Céder deux choix de deuxième ronde pour obtenir Andrew Shaw, avant de lui consentir un contrat de six ans pour 3,9M$ par saison. L'un de ces choix a permis à Chicago de repêcher Alex DeBrincat.

-Échanger Sven Andrighetto, le nouvel ailier de Nathan MacKinnon, pour Andreas Martinsen, qui a été renvoyé dans les mineures ces derniers jours.

-Céder Mark Barbeiro au ballottage pour faire une place à Nikita Nesterov. Barberio serait bien utile au CH aujourd'hui.

-Contrat de deux ans pour 12M$ à Tomas Plekanec.

-Départ d'Andrei Markov et surtout surestimé ses éventuels remplaçants.

-Préférer Al Montoya à Mike Condon.

À SUIVRE

Je demeure convaincu que l'échange de P.K. Subban le hantera éventuellement.

L'arrivée de Jonathan Drouin en retour de Mikhail Sergachev constituera l'un de ses grands coups.