Déjà en octobre, on pouvait prévoir la suite. Le Canadien était déjà, après six matchs, à cinq points d'une place en séries. Ils vous ont permis de croire brièvement à une remontée. Illusoire.

Quelques mois et 33 matchs plus tard, je pourrais réécrire, mot pour mot, mon texte du 18 octobre. Le Canadien est désormais à huit points d'une place en séries.

Si la loterie avait lieu aujourd'hui, le CH serait au quatrième rang derrière les Coyotes de l'Arizona, les Sabres de Buffalo et les Sénateurs d'Ottawa, avec 9,5% des chances de remporter la loterie.

À voir le Canadien s'enliser ainsi, je commence presque à rêver.

À rêver d'une reconstruction qui ne s'est jamais produite.

Il est encore tôt dans la saison évidemment. Mais le CH a subi une autre défaite, hier à San Jose, se retrouve avec une fiche de 1-4-1 et les matchs à Los Angeles et Anaheim ne s'annoncent pas facile. Le Canadien est déjà à cinq points de la dernière place donnant accès aux séries.

Le repêchage de 2018 s'annonce emballant. À Frolunda se trouve un jeune homme de 17 ans, Rasmus Dahlin, potentiellement le meilleur talent en défense depuis Nicklas Lidstrom. Le type de joueur qui peut transformer une organisation en deux temps, trois mouvements.

À 17 ans seulement, Dahlin a déjà quatre points en neuf matchs dans la Ligue d'élite de Suède, à Frolunda. Le clip ci-bas vous donne un aperçu de son talent. Il marque un but de toute beauté, le printemps dernier, alors qu'il vient d'avoir 17 ans...

Il n'y a évidemment aucune garantie de remporter la loterie. Mais en terminant parmi les pires clubs de la Ligue, on améliore ses chances de "succès". Au cours des six dernières années, l'équipe qui a terminé avant-dernière a remporté la loterie quatre fois, l'équipe de dernière place une fois et le 25e pire club, les Devils l'an dernier, une fois.

Après Dahlin, Andrei Svechnikov, un attaquant russe, demeure un espoir grandiose. Le jeune homme de 18 ans a 10 buts en autant de matchs à Barrie, dans la Ligue junior de l'Ontario, depuis le début de la saison. Il a outrageusement dominé dans l'USHL l'an dernier avec 58 points en 48 matchs.

L'idée n'est évidemment pas de faire exprès pour perdre. Mais si, disons, le Canadien perd ses deux prochains matchs en Californie, avec une défense vieillissante, ne voudrait-il pas la peine de songer à l'avenir ? Ne cesse-t-on pas de nous répéter qu'à moins d'exceptions, les grands joueurs ne sont jamais disponibles à compter du 20e rang?

Le premier choix du Canadien en 2017, le centre Ryan Poehling, connait un joli début de saison dans la NCAA avec quatre points en trois matchs. Jonathan Drouin a seulement 22 ans, tout comme Artturi Lehkonen. Brendan Gallagher, Philip Danault, Charles Hudon et Alex Galchenyuk ont 25 ans ou moins. En défense, Victor Mete, 19 ans, surprend, et Noah Juulsen constitue un bel espoir du côté droit de la défense.

Si le Canadien continue de s'enliser, j'écouterais tout ce que les DG adverses auraient à proposer pour Max Pacioretty, Shea Weber, Jeff Petry et les autres vétérans du club. Price? Seulement si l'offre en vaut la chandelle, puisque un gardien solide de 30 ans demeure un atout coeur d'une reconstruction. Une équipe serait-elle prêt à se départir d'un jeune joueur d'impact du calibre de Laine, Scheifele, Keller ou Draisaitl pour l'obtenir? Pas sûr.

Les conservateurs prôneront la patience. Le Canadien s'accrochera peut-être et parviendra à atteindre les séries. Mais a-t-il les éléments pour atteindre la finale? Et l'an prochain? Et la suivante?

Vous préférez un club comme Toronto ou comme celui de Montréal? Poser la question, c'est y répondre.