Les États-Unis ont comme prévu conservé leur titre de champion olympique de basketball, mais ils ont eu à s'employer pour écarter l'Espagne (107-100) en finale, comme aux JO-2008, dimanche à Londres.

Les Américains, qui ont imité leur équipe féminine en se parant d'or, s'adjugent la médaille d'or pour la 15e fois alors que l'Espagne se contente de l'argent pour la troisième fois (1984, 2008) après s'être battu farouchement.

La valeureuse «Roja» a offert leur match le plus difficile du tournoi aux É.-U., arrivés en finale avec une marge moyenne de victoire de 35 points (dont un record de 83 points contre le Nigeria), malgré un petit avertissement contre la Lituanie (99-94) lors du 1er tour.

Juan Carlos Navarro (21 points dont 19 avant la mi-temps) et Pau Gasol (24 points dont 13 d'affilée pour débuter le troisième quart temps) ont maintenu l'Espagne dans le match presque jusqu'au bout (90-86 à trois minutes de la fin) alors que les Américains se sont reposés sur Kevin Durant (30 points), la meilleure performance d'un Américain aux JO, qui a libéré les États-Unis à trois points (5 paniers) dans des moments critiques.

Dans un match haché, sans rythme, les É.-U. n'ont pas pu installer leur jeu rapide et leur domination physique et ont été longtemps pris au piège du jeu placé de l'Espagne, bousculés aussi par la grinta de la «roja» dans la raquette.

À peine bousculés par dix points de Navarro dans les trois premières minutes, les Américains ont rapidement pu creuser un écart à deux chiffres (+10). Mais ce furent leurs seuls moments de facilité. Accrocheuse en défense, l'Espagne s'est hissée en tête après 13 minutes de jeu avec un 9-0 (39-37) en rivalisant sous le panneau et en se montrant très précis à trois points (54% à la mi-temps), surtout par l'intenable Navarro, qui répondait systématiquement à Durant.

Durant pilonne

L'Espagne n'était même pas ébranlée quand Marc Gasol prenait sa quatrième faute après seulement 16 minutes, et atteignait la mi-temps avec un point de retard (59-58).

Pau Gasol sonnait la charge en début de troisième quart-temps. Avec lui et Ibaka, les Espagnols ridiculisaient les Américains à l'intérieur, mais Durant se chargeait de maintenir le cap pour les États-Unis.

Des pertes de balle consécutives de LeBron James et Deron Williams soulignaient la fébrilité des É.-U. et l'Espagne revenait à égalité 80-80.

Conscients du danger avec un seul point d'avance à l'entame du dernier quart (83-82), les Américains semblaient enfin visser l'écrou en défense pendant que les Espagnols se délitaient progressivement et Durant continuait de pilonner de loin pour atteindre la barre des 30 points (93-86, 34e puis 97-91, 37e).

D'un dunk et d'un panier à trois points, LeBron James rassurait quand même le banc américain, qui exultait quand Pau Gasol faisait une faute sur Chris Paul pour redonner le ballon aux É.-U. avec moins de deux minutes à jouer et une avance de 9 points (102-93). Il n'y avait plus qu'à gérer et à savourer pour Kobe Bryant et cie, qui montaient encore au sommet de l'Olympe.

Il s'agissait peut-être du dernier match joué par des vedettes de la NBA aux Jeux olympiques, vingt ans après l'événement créé par le «Dream Team» aux Jeux de Barcelone, car la NBA ne souhaite plus mettre ses meilleurs joueurs à disposition, en raison notamment des risques de blessures et de l'absence de compensation financière.