Ce dimanche en fin de journée à Londres. À un jet de pierre de la résidence du premier ministre britannique, 15 000 spectateurs vont envahir la très monarchiste grande place de Horse Guards Parade. La plupart seront là pour soutenir l'équipe britannique de volleyball de plage. On imagine de petits Union Jacks qui flottent au vent. Tout comme le vague espoir d'une victoire british pour entamer les Jeux...

Mais devant les Britanniques, deux Québécoises ont l'intention de réécrire ce scénario à l'eau de rose. Marie-Andrée Lessard et Annie Martin ne sont pas favorites. Mais elles ne se feront pas prier pour créer la surprise.

«C'est un privilège de jouer contre le pays hôte, devant la foule locale. On va jouer devant 15 000 spectateurs! souligne Lessard, rencontrée hier au Parc olympique. Je pense que ni elles ni nous n'avons déjà joué devant une si grande foule.»

«Elles auront le poids d'une nation sur les épaules. Nous, on veut juste bien jouer, poursuit-elle. C'est une équipe à notre mesure qu'on a déjà affrontée dans le passé.»

Classée 19e sur 20 équipes qualifiées, la formation canadienne n'est évidemment pas pressentie pour une médaille. Lessard et Martin devront finir au moins deuxièmes du groupe F - qui compte en plus de la Grande-Bretagne la Russie et la puissante Italie - pour accéder automatiquement à la ronde éliminatoire.

«On est négligées, mais on joue super bien dernièrement, on est sur une lancée et personne ne va nous prendre à la légère», explique Marie-Andrée Lessard, qui souligne que l'objectif qu'elles se sont fixé est d'atteindre la ronde éliminatoire. «Rendu là, tout peut arriver. Il y a des équipes favorites pour gagner une médaille et elles ont beaucoup de pression. Avec notre expérience, on peut saisir nos chances», dit-elle.

Les deux athlètes ont bataillé ferme pour se rendre à Londres après avoir été écartées des Jeux de Pékin. Les blessures sont venues émailler la dernière année. Mais les deux joueuses d'expérience - Lessard a 34 ans et Martin en a 30 - n'ont pas abandonné. Même si leur parcours ressemble souvent à David contre Goliath.

Le duo québécois représente probablement, à 1,68 m (5 pi 6 po) et 1,70 m (5 pi 7 po), l'équipe de volleyball de plage la plus petite du circuit professionnel mondial. «C'est un sport où ce n'est pas rare de voir deux filles de plus de 6 pi; et ça n'arrive jamais de voir deux filles en bas de 5 pi 7 po, note Marie-Andrée Lessard. Dans toutes les autres formations, ça n'existe pas. Des fois, il y a une petite dans les autres équipes, mais souvent même la petite est plus grande que nous!»

Qu'importe, elles ont mis au point un style qui leur est propre. «Il faut sauter haut, se déplacer vite et notre stratégie, c'est aussi de servir de manière combative. Il faut avoir un bon contrôle du ballon et être précises», détaille Annie Martin.

Les Britanniques qu'elles affrontent dimanche ne sont pas des géantes. Mais Zara Dampney et Shauna Mullin font tout de même 1,78 m (5 pi 10 po). Les Québécoises espèrent leur servir le meilleur de leur jeu, de ce mélange de vitesse et d'agression. Elles vont tout donner. «Londres pourrait être notre dernier tournoi, continue Martin. On est en fin de carrière, alors on veut finir en beauté.»

Marie-Andrée Lessard et Annie Martin affronteront les Britanniques Zara Dampney et Shauna Mullin dimanche à 17h30, heure de Londres (12h30 au Québec).