La médaille de bronze remportée mardi par Antoine Valois-Fortier n'a rien d'un hasard. Elle laisse entrevoir un avenir brillant pour le judoka de 22 ans, qui rêve maintenant de participer aux Jeux olympiques de 2016 et 2020.

«Oui, je veux nettement poursuivre le plus longtemps possible. Pour autant que les blessures me laissent tranquille, que je puisse rester en santé», explique le nouveau médaillé, qui a pleuré de joie après son exploit.

Valois-Fortier a été pris au centre d'un tourbillon médiatique dans les derniers jours. De quasi-inconnu, il est devenu au Québec l'un des symboles de ces Jeux olympiques. «Ça ne m'était jamais arrivé avant, d'avoir trop d'entrevues, raconte-t-il. Je n'avais jamais fait de conférence de presse de ma vie. Là, j'en ai fait trois en une journée!»

Le jeune athlète de Beauport, qui habite maintenant à Montréal, va s'offrir quelques semaines de vacances, loin du judo, avant d'entreprendre en octobre un baccalauréat en éducation physique à l'UQAM. Il souhaite soigner «les petits bobos» qu'il s'est faits mardi. On n'abat pas un champion olympique et un vice-champion du monde sans en garder quelques séquelles.

«Le lendemain, j'avais mal partout. Mais je n'ai pas souffert de blessures graves, juste des petits bobos que je vais soigner dans les prochaines semaines», explique le judoka, qui a livré un total de six combats pour remporter sa médaille de bronze.

Il compte reprendre l'entraînement à l'automne en vue d'un tournoi qui doit avoir lieu au Japon, en décembre. Puis, il va se concentrer pour le prochain Championnat du monde, en août 2013, au Brésil.

«C'est un athlète complet qui ne cesse de s'améliorer, note son entraîneur, Nicolas Gill. En plus, étant grand, il a une marge de manoeuvre s'il veut monter de catégorie de poids. Pour lui, ç'a toujours été clair que l'objectif était d'être encore là aux Jeux en 2020.»

Une équipe soudée

La médaille de bronze de Valois-Fortier est la seule distinction que ramènent de Londres les huit judokas canadiens. Les autres ont tous été éliminés dans les premiers tours.

Sergio Pessoa, l'un des judokas canadiens les plus prometteurs, a ainsi perdu à son premier combat. Comble de malchance, il s'est de nouveau blessé au genou gauche dans la défaite. Pessoa a dû subir en juin 2011 une reconstruction du ligament croisé antérieur. Il devra peut-être se soumettre à une nouvelle opération.

Rencontré mercredi, Pessoa boitait, mais était tout sourire. «Wow! Ce qu'Antoine a fait est incroyable. Ça nous montre qu'on est capable d'y arriver», a-t-il lancé.

Mais n'est-il pas déçu de la tournure des événements? «Je voulais me reposer de toute façon après les Jeux, alors ça va me permettre de soigner mon genou, a-t-il répondu. La médaille d'Antoine m'a tellement motivé! Je regarde 2016 et je n'ai jamais autant eu l'envie d'être là et de gagner.»

«On en parlait récemment et on se rendait compte qu'on est une des équipes les plus unies, les plus tissées serré, ajoute Valois-Fortier. On s'entraîne tous ensemble à Montréal, on va manger ensemble, on se tient ensemble...»

Les judokas sont d'ailleurs allés célébrer la fin de leurs Jeux et la médaille de Valois-Fortier jeudi soir jusqu'aux petites heures. «On a célébré pas mal», dit le principal intéressé.

Pour Gill, il n'y a aucun doute: «Antoine est un leader au sein du groupe, et cette médaille va faire du bien à tout le monde et les motiver à pousser plus fort.»