«Au judo, tout peut arriver», aime répéter Nicolas Gill. Et même si ses huit judokas sont arrivés à Londres dans une sorte d'indifférence, l'entraîneur national rêve ouvertement que l'un d'eux cause la surprise en montant sur le podium. Ce que le Canada n'a pas fait en 12 ans dans cette discipline.

Mais après deux jours de compétition, c'est plutôt la froide logique qui s'est imposée pour les judokas canadiens. Deux d'entre eux n'ont pas survécu à la fin de semaine. Sergio Pessoa a été éliminé samedi dès son premier match par un adversaire un peu mieux classé que lui sur la scène internationale. Et le Montréalais Sasha Mehmedovic, après avoir gagné son premier combat contre le Salvadorien Carlos Figueroa, s'est incliné hier devant le champion du monde en titre des moins de 66 kilos. Une issue prévisible.

Mehmedovic est ce judoka qui avait frôlé la ronde des médailles à Pékin il y a quatre ans. Son élimination avait alors été dure à digérer. «Oui, je pleurais après ma défaite à Pékin, mais ici, je suis serein. J'ai perdu moins loin dans la compétition, contre le champion du monde. C'est la vie!» a-t-il expliqué hier après son revers par ippon contre le Japonais Masashi Ebinuma.

L'athlète de 27 ans ne sait pas ce qui l'attend à son retour à Montréal. «Je ne suis pas le plus jeune. Sont-ce mes derniers Jeux? On verra, a-t-il dit. Je me vois bien entraîneur, on verra dans les prochaines semaines.»

Son élimination est venue 24 heures après celle de Pessoa. Cet autre Montréalais représentait l'un des plus importants espoirs de médaille canadiens en judo avant de subir une série de blessures dans les deux dernières années.

Le combat serré qu'il a livré au Kazakh Yerkebulan Kossayev s'est terminé 0-0. Les juges ont unanimement déclaré Kossayev vainqueur, Pessoa ayant reçu une pénalité. «Je vais revenir plus fort en 2016», a promis Pessoa, âgé de 23 ans et qui en est à ses premiers Jeux.

Nicolas Gill est serein après cette fin de semaine difficile. «C'est un peu la logique qui a été respectée. Sergio a perdu contre un gars mieux classé et Sasha contre un champion du monde, a rappelé l'entraîneur national. Il n'y a pas de combat facile ici. Il va nous falloir une surprise si on veut s'approcher des rondes finales.»

Six judokas canadiens sont encore en mesure de créer cette surprise tant désirée. Nicholas Tritton (-73 kg) et Joliane Melançon (-57 kg) seront les premiers à s'essayer, aujourd'hui, au Centre Excel de Londres.