Il ne le voit pas ainsi, mais Pierre Lafontaine joue gros aux Jeux olympiques de Londres.

Peu après son arrivée à la barre de Natation Canada, en 2005, Lafontaine avait annoncé un objectif de trois podiums aux JO de Londres. Un silence évocateur avait suivi dans la salle de conférence de presse. Réaliste, Lafontaine connaissait l'ampleur de la vague à remonter et la qualité de l'opposition.

Sept ans plus tard, la cible est maintenue. Mais le directeur général admet qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. «Ce ne sera pas facile du tout», a-t-il reconnu hier, à la veille du début du programme de natation. Il est prêt à faire face à la situation. «Oui, il faut nous évaluer selon le nombre de médailles. Honnêtement, je n'aurais pas fait tout ça depuis sept ans si ce n'était pas pour nous aider à gagner des médailles.»

Seulement, les espoirs canadiens ne devront pas faillir, car ils ne sont pas légion. Les trois principaux sont des médaillés aux derniers Mondiaux de Shanghai: Brent Hayden (100 m libre), qu'on dit pleinement remis de sérieux spasmes au dos apparus il y a deux semaines, Martha McCabe (200 m brasse) et Ryan Cochrane, seul médaillé à Pékin avec le bronze au 1500 m libre. «J'ai demandé à mon organisation et à mes entraîneurs qu'on soit dans la bataille, a rappelé Lafontaine. Je crois qu'on frappe à la porte, qu'on a les athlètes pour atteindre cet objectif, ce qui serait une très belle performance.»

Lafontaine mentionne quelques outsiders chez les femmes: la recrue Tara Van Beilen (100 brasse), Sinead Russell (100 et 200 dos) et les relais. Chez les Québécois, on vise des finales. Katerine Savard, qui s'aligne samedi au 100 m papillon, est la mieux placée. Audrey Lacroix (200 m papillon), Charles Francis (100 m dos), Victoria Poon (50 m libre) et Barbara Jardin (200 m) ont le talent et les ressources pour y arriver, croit leur entraîneur Benoit Lebrun. «Un top 8, pour nous, ce serait comme une médaille pour un autre pays, a résumé ce dernier. C'est là où on est rendus.»