Si je ne l'avais pas tiré par la manche, le collègue Yves Boisvert ne se serait pas assis à mes côtés sur la galerie de presse du Stade olympique pour ce qui s'annonçait comme une autre grande soirée d'athlétisme.

Il serait encore là, les yeux en l'air, à regarder ce vendeur faire virevolter un avion en styromousse au fameux magasin Hamleys, sur Regent Street, à deux pas d'Oxford Circus, carrefour majeur en plein coeur de Londres.

Institution londonienne depuis plus de 250 ans, Hamleys est, paraît-il, le plus grand magasin de jouets au monde. Six étages de babioles, de poupées, de trains électriques, de pinceaux, de casse-têtes, de figurines, de tutus, de gugusses. Cinq millions de personnes y passent chaque année.

En haut de chaque escalier mécanique, un vendeur fait la démonstration de jouets tous plus flyés les uns que les autres. Une auto téléguidée qui roule sur les murs, un yoyo à trois boules, des crayons magiques, de petits objets volants non identifiés.

L'ambiance? Infernale. Du monde partout, des bruits stridents et une odeur de bonbon permanente. Le genre d'endroit où tu n'amènes pas les enfants.

Rendu au cinquième étage, celui des Lego, on a atteint le point de saturation. Heureusement, il y avait un escalier de service.

Il fallait quand même passer par la caisse, où il y avait ce type avec ses avions. Yves, mon conseiller en magasinage, m'en a fait acheter deux.

On est revenus en métro jusqu'à l'hôtel, avant de sauter dans le Javelin, cette merveille de train à grande vitesse qui nous conduit au Parc olympique en sept minutes précises. Le temps qu'Yves m'explique doctement pourquoi David Rudisha battrait son record du monde.