Ma blonde, qui s'y connaît, est persuadée que j'ai le trouble du déficit de l'attention. Mais je ne suis pas complètement fou. Je gardais donc un oeil très attentif sur mon sac à dos, que j'avais déposé sur le sol de la gare de St. Pancras, mercredi après-midi. Le point de presse de Ryder Hesjedal avait provoqué toute une cohue devant les portes des arrivées internationales de l'Eurostar. J'ai senti le danger sur-le-champ. Je n'ai pas oublié le vol de mon appareil photo par un voleur à la tire dans un autobus au lendemain de la clôture des Jeux de Turin.

D'un côté, je m'étirais le bras pour que mon enregistreur capte les paroles du gagnant du Giro. De l'autre, je tendais le pied pour tenterde le poser sur la ganse de mon sac, qui contenait tout le bataclan habituel (ordi, appareils électroniques, bottins et même passeport). Il a suffi de quelques secondes d'inattention à la conclusion de la mêlée de presse pour qu'un voleur s'empare de mon sac. J'ai crié, j'ai couru et j'ai posé mes deux mains sur le précieux objet. Le type, dans la vingtaine, a tenté de me faire croire qu'il l'avait simplement déplacé pour libérer le passage. Ça doit être pour ça qu'il a filé dans la foule sans demander son reste. Moi, j'étais simplement éberlué d'avoir échappé à la catastrophe en cette première journée de travail à Londres.

Quelques heures après avoir raconté la mésaventure à mon patron, je l'ai rappelé pour lui dire que je m'étais fait voler mon iPhone flambant neuf à la piscine. J'ai fouillé partout, jusque dans le conteneur à compostage où j'avais jeté des pelures d'orange. En désespoir de cause, je suis retourné à l'endroit où j'avais interviewé des nageurs deux heures plus tôt. Le téléphone était là, qui m'attendait sur un banc.

De quoi je souffre, déjà ?