L'Américain Aries Merritt sur 110 m haies et sa compatriote Allyson Felix sur 200 m, qui ont tous deux dominé leur discipline respective au cours de la saison, ont logiquement obtenu la récompense suprême aux jeux Olympiques de Londres, mercredi.

La régularité a primé. En particulier pour Aries Merritt, métronome des haies depuis plusieurs mois qui n'a pas craqué sous la pression de l'événement.

L'Américain de 27 ans était arrivé aux Jeux nanti de la meilleure performance mondiale de la saison en 12,93 secondes, réalisée à trois reprises comme autant d'avertissements à ses adversaires.

Enfin débarrassé de ses blessures, l'ancien prodige, champion du monde juniors en 2004, a fait parler son talent, pour gagner sans discussion possible avec une nouvelle MPM (12,92, vent: -0,3 m/s), devant le champion du monde en titre Jason Richardson (13,04) et le Jamaïcain Hansle Parchment (13,12).

L'énigme cubaine Dayron Robles, champion olympique 2008 et détenteur du record du monde (12,87) mais si discret sur les tartans cette saison, a été levée en pleine finale: le champion était bien trop fragile pour espérer conserver son titre, fauché à mi-course par un problème musculaire à la cuisse droite.

Comme Merritt, la gracieuse Allyson Felix a su répondre aux attentes. Celle qui avait impressionné le monde entier aux sélections américaines en devenant la quatrième performeuse de l'histoire en 21,69 (derrière Florence Griffith-Joyner, Marion Jones et Merlene Ottey), a déroulé ses grandes jambes pour l'emporter en 21,88 (v:-0,2 m/s).

Felix la féline

Felix la féline a devancé la Jamaïcaine Shelly Ann Fraser-Pryce (22,09), la double championne olympique en titre du 100 m, et une autre Américaine, Carmelita Jeter (22,14), médaillée d'argent sur le 100.

La Jamaïcaine Veronica Campbell-Brown, qui aurait pu devenir la première femme à remporter trois fois le titre olympique dans la même discipline après ses succès d'Athènes (2004) et Pékin (2008), a échoué au pied du podium (4e en 22,38).

Les succès de Merritt et Felix symbolisent la mainmise des États-Unis sur cette journée d'athlétisme, avec trois médailles d'or sur les quatre en jeu et sept médailles au total.

À la longueur, Brittney Reese, double championne du monde en titre, est devenue la deuxième Américaine à être sacrée championne olympique de la longueur, après Jackie Joyner-Kersee en 1988, avec un bond à 7,12 m.

Cinq petits centimètres lui ont permis de devancer la Russe Elena Sokolova, (7,07 m) pour le titre. Sa compatriote Janay DeLoach a pris le bronze avec 6,89 m.

L'Europe a fait ce qu'elle a pu pour résister et comme souvent, la Russie s'est levée pour barrer la route des Américains. Ce fût le cas sur le 400 m haies dames, où, à 31 ans, la Russe Natalya Antyukh a réalisé la meilleure performance de sa carrière (52,70) pour devenir championne olympique et 6e meilleure performeuse de tous les temps.

Tant pis pour l'Américaine Lashinda Demus, 2e en 5,.77, et la Tchèque Zuzana Hejnova, 3e en 53,38.

Bolt pour dépasser Lewis

Une nouvelle fois, le Jamaïcain Usain Bolt a régalé le public du Stade olympique, avec les demi-finales du 200 m qui l'ont vu couper son effort après 120 m pour gagner en 20.18 (vent: -0,6 m/s).

«Il s'agissait juste de se qualifier le plus facilement possible (...) Je l'ai plutôt bien fait donc je suis satisfait», a déclaré Bolt.

La superstar du sprint retrouvera donc jeudi en finale son partenaire d'entraînement Yohan Blake, qui a lui aussi fait bonne impression avec une victoire en 20,01 (v: -0,5 m/s).

Bolt, qui a conservé dimanche son titre olympique sur 100 m, est donc en course pour conserver celui du demi-tour de piste, ce qui lui permettrait de devenir l'athlète le plus titré de l'histoire des JO dans les épreuves individuelles de sprint.

Avec 4 médailles d'or dans ces épreuves (100 et 200 m), il dépasserait alors l'Américain Carl Lewis (3 médailles d'or) avec qui il partage actuellement ce statut.