Ce n'est pas la finale escomptée, mais Mélanie Blouin s'est sentie à sa place lors des qualifications du saut à la perche des Jeux olympiques de Londres, samedi matin.

Ennuyée comme plusieurs par le vent qui tourbillonnait, la perchiste de Québec est passée tout droit à son troisième et dernier essai à 4 m40. «Quand je suis partie, le vent était bon. Puis tout à coup, ça a changé, il y a eu une bouffée et ma perche a monté. C'était dur à contrôler. Je n'ai pas pu sauter à cause de ça», a confié Blouin en sortant de la piste.

Elle a franchi 4 m10 et 4 m25 à ses deux premiers essais, ce qui lui a conféré le neuvième rang du groupe B. Il lui aurait fallu 4 m55 pour passer en finale.

Un peu déçue de ne pas avoir été en mesure d'égaler son record personnel de 4 m 40, son objectif, l'athlète de 22 ans se réjouissait néanmoins de la façon dont elle s'était comportée à sa première expérience dans une compétition d'une telle envergure, suivie par 80 000 spectateurs.

D'autant qu'un crachin tombait quand elle a fait son entrée sur la piste pour l'échauffement. Puis, comme par magie, le soleil est sorti et le vent s'est mis à souffler en direction du butoir quand son visage est apparu sur l'écran géant juste avant son premier essai. Elle a souri avant de s'élancer pour devenir la toute première compétitrice à franchir une barre.

«C'est sûr que j'aurais aimé faire mieux, mais j'ai réussi mes deux premiers essais du premier coup, avec de très beaux sauts, ce qui est encourageant», a-t-elle noté.

Pour la première fois de sa jeune carrière, Blouin a côtoyé son idole, la Russe Elena Isinbaeva, double championne olympique. La Québécoise a pu constater que la seule femme de l'histoire à avoir franchi les 5 mètres n'était pas nécessairement la diva qu'on lui a parfois décrite.

«Je n'ai pas trouvé qu'elle avait pris plus de place que les autres», a mentionné Blouin, qui s'est entraînée à Toronto pendant l'hiver. «Elle avait l'air calme, bien concentrée. Je pense qu'elle est un modèle dans la manière dont elle se comportait. Elle était relaxe et confiante. Ce sont des points que j'ai remarqués. Un jour, quand je serai rendue à ce niveau, il faudra que je sois comme ça moi aussi.»

Isinbaeva a été la meilleure des qualifications avec des succès à 4 m50 et 4 m55.

Blouin compte profiter du reste des JO pour assister aux compétitions d'athlétisme. Elle reviendra ensuite à Québec pour poursuivre ses études en nutrition à l'Université  Laval, où elle s'entraînera pendant l'automne.