Quarante athlètes, dont trois Québécois, ont été officiellement nommés dans l'équipe d'athlétisme canadienne pour les Jeux olympiques de Londres, dimanche matin, à Calgary. Il s'agit de l'équipe la plus imposante de l'histoire récente. Il manquait cependant l'un de ses membres potentiels les plus importants: la spécialiste du 100 mètres haies Priscilla Lopes-Schliep.

Qu'on ne s'y trompe pas, les dirigeants d'Athlétisme Canada voyaient Lopes-Schliep dans leur soupe pour Londres. «Si ce n'était que de moi, on n'enverrait qu'elle au 100 mètres haies», me disait un membre haut placé de l'équipe avant la finale tant attendue de samedi après-midi.

Grand cas a été fait de la disqualification pour faux départ de Perdita Felicien. Néanmoins autorisée à courir, l'ancienne championne mondiale (2003) a franchi la ligne au troisième rang. Elle jugeait avoir été dérangée indûment par le bruit ambiant et se plaignait que le juge au départ n'en ait pas tenu suffisamment compte. Sa contestation a été rejetée une heure après la fin de la course.

Huit ans après sa célèbre chute des JO d'Athènes, Felicien, blessée il y a quatre ans, n'aura donc pas l'occasion de vivre sa rédemption olympique. Il ne faut cependant pas oublier que la vice-championne du monde en 2009 s'était présentée à Calgary avec le pire temps saisonnier des six préqualifiées.

Lopes-Schliep, elle, trône toujours au sommet avec son 12,64 réussi en mai en Jamaïque... huit mois après la naissance de sa petite Nataliya. Mais, cauchemar, la médaillée de bronze à Pékin a frappé la septième haie en finale samedi. Déséquilibrée, elle a dû se contenter du cinquième rang. Pas de JO, donc, pour la vice-championne mondiale de 2009. L'athlète de 29 ans a promis de revenir dans quatre ans.

Surprenante Zelinka

La porte était ouverte pour la surprenante Jessica Zelinka, qui s'est imposée avec un record personnel de 12,68, deux jours après sa prestation exceptionnelle à l'heptathlon. L'athlète de Calgary, elle aussi mère d'un enfant de 3 ans, n'a pas volé sa victoire aux haies, mais il ne faut pas s'attendre à la voir se battre pour un podium à Londres. Même son entraîneur Les Gramantik n'y croit pas, ou presque. «Bien, peut-être, a-t-il dit pour se reprendre. Peut-être que je me trompe. Je l'espère. Je me suis trompé deux fois. J'ai été marié deux fois...»

À l'heptathlon, par contre, Zelinka a démontré qu'il faudra compter sur elle le mois prochain. Ses 6599 points, une marque personnelle réussie en pleine période d'entraînement, la situent au quatrième rang des bilans mondiaux, derrière la vedette britannique Jessica Ennis et les Russes Chernova et Savitskaya.

Armstrong, l'autre espoir

Le lanceur de poids Dylan Armstrong sera l'autre grand espoir de l'équipe canadienne, qui vise deux ou trois médailles dans la capitale britannique. Ce n'est pas gagné d'avance pour le vice-champion mondial, qui n'a pu s'approcher des 22 mètres cette année. La profondeur abonde au poids masculin. Aux yeux d'Armstrong, sept ou huit lanceurs peuvent prétendre à la couronne olympique.

Le 4 X 100 m masculin n'a pas encore réussi à concrétiser le potentiel qu'on lui attribue depuis quatre ans. Menés par Justyn Warner à Calgary, les quatre premiers sprinters ont franchi la ligne droite en moins de 10,25 à Calgary. L'entraîneur Glenroy Gilbert parviendra-t-il enfin à instiller un véritable esprit de groupe à ce relais?

La surprise pourrait venir du saut en hauteur masculin, une épreuve en perte de vitesse depuis quelques années sur la scène internationale. Derek Drouin et Mike Mason, qui reviennent tous deux de blessures sérieuses, ont franchi 2,31 m cette année.

Le Québec sera représenté par trois athlètes: Julie Labonté au lancer du poids, Alex Genest au 3000 mètres steeple et, la belle surprise, Mélanie Blouin à la perche. Les trois rêvent d'une finale, ce qui serait un bel accomplissement. Les épreuves d'athlétisme auront lieu du 3 au 12 août à Londres.