Avec la flamme viennent les jeux. Après des années de préparation et des mois d'anticipation, le temps est venu pour Londres de revivre ses premiers moments olympiques.

Le militaire de la Marine royale britannique Martyn Williams a descendu en rappel d'un hélicoptère en transportant la flamme olympique vendredi soir, atterrissant à l'intérieur des murs de pierres de la Tour de Londres. L'entrée spectaculaire du commando plonge le symbole des Jeux olympiques (JO) dans le coeur historique de la ville, amenant avec lui tout l'apparat olympique dans la capitale de la Grande-Bretagne - qui a organisé des JO pour la dernière fois en 1948.

Pour les Londoniens, c'est l'étincelle qui met le feu aux poudres - ainsi que quatre semaines de foules gigantesques et de transport cauchemardesque.

Les organisateurs ont tenté de minimiser l'impact des JO. Les lignes de métro de Londres sont bariolées d'énormes affiches aux couleurs magenta et rose indiquant les routes à suivre pour se rendre aux installations olympiques. Des publicités caricaturales dépeignant des chevaux aux grands yeux et d'imposants hommes forts demandent aux Londoniens de se rappeler que des compétitions olympiques ont lieu et qu'ils doivent planifier leur quotidien adéquatement. Des barrières ont été érigées afin de délimiter les voies réservées aux véhicules rattachés aux JO - rebaptisées par leurs détracteurs «Zil lanes», en référence aux voies réservées aux limousines sur les autoroutes de l'ère soviétique.

Les Londoniens qui ont déjà de la difficulté à se rendre au boulot chaque jour de la semaine ne sont pas convaincus que tout va fonctionner rondement - et ne sont pas gênés de le laisser entendre.

Mais le maire a un message pour eux : «Fermez-la».

«Nous souffrons d'un problème aigu d'Olympicite», a écrit le maire Boris Johnson dans un billet envoyé au quotidien The Sun. «Nous agonisons à propos du trafic, alors que nos systèmes de transport performent bien et que les athlètes du monde entier arrivent à temps... Nous nous mordons les doigts à propos de la mauvaise température, alors que ça semble s'améliorer un peu - et, de toute façon, c'est l'Angleterre en juillet pour l'amour de Dieu, et un peu de pluie n'a jamais tué personne.»

Prêts, pas prêts, les jeux sont là. Les bannières olympiques peintes de rose éclatant, de jaune acide et de vert lime ont tapissé la ville en néon. Les mascottes aux airs de cyclope, Wenlock et Mandeville, dansent autour des principales attractions touristiques de Londres dans l'espoir de recevoir des câlins. Les fameux autobus rouges à deux étages sont habillés de publicités rappelant qu'il reste des billets pour les matchs de soccer olympique.

Les stades eux-mêmes sont presque prêts. Au village olympique, le Cuba et le Danemark ont été les premiers à faire flotter leur drapeau à leurs balcons. L'horloge installée à Trafalgar Square qui tient le décompte des jours avant le début des JO n'a plus qu'un seul chiffre.

L'historien olympique David Goldblatt, coauteur du bouquin «How to Watch the Olympics', a déclaré que l'arrivée de la flamme à Londres marque un tournant.

«Je crois que ça signifie que c'est le moment où tout le monde, peu importe que tu sois pour, contre ou indifférent, se dit «Pour l'amour de Dieu, que les jeux commencent»', a-t-il expliqué.