Certains olympiens présents à Londres ont des parcours particuliers, voire inusités. La Presse vous présente six olympiens atypiques que vous verrez en action pendant la quinzaine olympique.

Zara Philipps - cavalière au sang royal

Petite-fille de la reine Élisabeth II, Zara Philipps, 31 ans, est bien connue de la presse britannique. Ses piercings à la langue et au nombril, ses virées nocturnes à Sydney, ses séances de bronzage les seins nus ont tour à tour fait les choux gras des paparazzi. On la surnomme d'ailleurs «Rebelle royale». Diplômée en physiothérapie équine, elle a été championne du monde du concours complet en individuel en 2006. Elle sera de l'équipe britannique aux Jeux de Londres, après s'être qualifiée de justesse. Elle perpétue ainsi la tradition familiale. Sa mère, la princesse Anne, a participé aux Jeux de Montréal en 1976, tandis que son père, le capitaine Mark Philipps, a été champion olympique (équipes) à Munich en 1972, puis médaillé d'argent à Séoul en 1988.

Gäel Prévost - vivre à la bougie

L'archer français Gaël Prévost, 18 ans, occupe le 13e rang mondial. Il a lancé sa première flèche à 6 ans. Il a grandi sur une ferme, dans un minuscule hameau à 60 kilomètres de Clermont-Ferrand. Il a fait l'école à la maison, par correspondance. Parce que son père souffrait de migraines, la famille a éliminé plusieurs appareils électriques. Exit la télévision, l'ordinateur et... les ampoules électriques. «À la maison, on s'éclaire seulement à la bougie. Ça donne une ambiance très reposante. J'adore. Ça me ressource», a-t-il déclaré à Rue89.

Kenki Sato - moine bouddhiste en selle

Pour Kenki Sato, chaque jour débute par une prière. Âgé de 28 ans, le moine bouddhiste japonais sera du concours complet d'équitation à Londres. Il a temporairement délaissé ses obligations religieuses afin de s'entraîner dans les montagnes près de Nagano. Son frère a participé aux Jeux de Pékin et sa soeur est championne du Japon en sauts d'obstacles. Cette passion familiale leur a été transmise par leur père Shodo, 25e Maître du temple de Myoshoji vieux de 460 ans. Ayant grandi entouré de chevaux, ce dernier a fait partie de l'équipe japonaise d'équitation avant les Jeux de Moscou en 1980. Il a ouvert un club d'équitation près du temple. Réaliste, Sato ne vise pas de médaille, mais compte vivre une expérience qui enrichira sa vie spirituelle.

Raya Zienaldeen - le tir en Syrie

Alors que la Syrie est à feu et à sang, Raya Zienaldeen, 24 ans, s'éloignera de l'horreur le temps d'une participation olympique fort attendue. Ironie du sort, elle est championne de tir dans un pays où les armes sont synonymes de guerre. D'ailleurs, elle évitera de se rendre à l'aéroport avec ses carabines, de peur d'être arrêtée. Initiée au sport par son père à 16 ans, elle s'est entraînée chez ses parents, à Sueda. Le village est situé à une vingtaine de minutes de Deraa, berceau de l'actuelle révolution syrienne. D'autres sportifs ont été moins chanceux. Selon le blogue «Un oeil sur la Syrie» du journal Le Monde, «des dizaines de sportifs ont été tués (23), blessés (6) ou emprisonnés (38) depuis le 15 mars 2011» pour avoir dénoncé le régime. De plus, la présence à Londres du cavalier Ahmad Hamcho, proche du président Bachar al-Assad, a entraîné la création d'une pétition pour son exclusion qui, en date du 19 juillet, avait recueilli 4000 signatures.

PHOTO REUTERS

Kenki Sato

Nur Suryani Mohamed Taibi - enceinte de 8 mois

Enceinte de 8 mois, la Malaisienne Nur Suryani Mohamed Taibi, 29 ans, participera à l'épreuve de tir à 10 mètres (carabine). Un exploit qu'elle compte faire homologuer dans le Livre Guinness des records comme l'athlète à la grossesse la plus avancée lors de JO. On se souviendra qu'à Vancouver, en 2010, la Canadienne Kristie Moore (curling) était enceinte de cinq mois et demi. La représentante de la Malaisie, première dans l'histoire du pays à se qualifier au tir, est une sérieuse compétitrice. Elle a terminé 3e aux Jeux du Commonwealth et 3e aux Championnats d'Asie, quelques jours avant d'apprendre qu'elle était enceinte. Son accouchement est prévu le 2 septembre. «Nous serons deux à tirer, peut-être que certains trouveront cela injuste», a-t-elle déclaré au Herald Sun. Évidemment, elle ne pourra prendre part à l'épreuve de 50 m trois positions, qui comprend du tir couché!

Bernardin Kingue Matam - 10 frères et soeurs haltérophiles

Bernardin Kingue Matam, 21 ans, vient d'une famille de 14 enfants, dont 11 sont haltérophiles! Il a grandi à Yaoundé, au Cameroun, entre des poids et des haltères. Son père avait installé un club sur le trottoir en face de la maison. Naturalisé en juin 2011, l'haltérophile portera les couleurs de la France aux Jeux de Londres. Étudiant en économie, il partage un petit appartement à Besançon avec son frère aîné David, 37 ans, quatre fois olympien en haltérophilie. Bernardin espère sûrement en faire autant.

Sources: AFP, Rue89, Le Monde et The Times.

PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE

Nur Suryani Mohamed Taibi