Le Canada ne sera pas représenté en water-polo aux Jeux olympiques de Londres. Deux semaines après l'échec des hommes à Edmonton, l'équipe féminine a elle aussi raté son coup au tournoi de la dernière chance, à Trieste, en Italie.

En dépit d'une remontée en fin de match, le Canada s'est incliné 7-6 face à la Russie, vendredi, en ronde quart de finale. Le gagnant accédait aux JO de Londres.

«Il n'y a pas de mots pour décrire l'état d'esprit des joueuses», a dit l'entraîneur-chef Pat Oaten, dont la voix trahissait les émotions, trois heures après la fin du match. «C'est l'anéantissement. On a le sentiment d'avoir laissé tomber beaucoup de personnes.»

Le coach montréalais s'apprêtait à rencontrer son groupe en fin de soirée. Il ne savait pas encore ce qu'il allait dire à ses joueuses, sinon qu'il veut «prendre soin d'elles» et s'assurer que toutes «sont o.k.». «Il n'y a pas grand-chose que je peux dire. Juste que je suis fier d'elles.»

Les Canadiennes ont bien mal amorcé le match face aux Russes, troisièmes mondiales, qui ont inscrit trois buts rapides. «Elles ont commencé en prenant des lancers rapides, a raconté Oaten. Je pense que ça a un peu pris l'équipe par surprise dans les deux-trois premières minutes.»

Avec un retard de 3-7 au début du quatrième quart, la Montréalaise Krystina Alogbo a inscrit ses deuxième et troisième buts de la rencontre pour réduire l'écart de moitié. Un filet de l'Albertaine Emily Csikos avec 40 secondes au cadran a rapproché le Canada à un but, mais la gardienne russe a fermé la porte à Alogbo en toute fin de match.

Oaten se retenait, mais il était manifestement révolté par l'arbitrage. Il a souligné les quatre exclusions au Canada contre une pour la Russie. «On ne pouvait rien faire. Il était impossible de bouger dans la piscine.»

Le coach était particulièrement irrité par un carton jaune reçu par Dominique Perreault pour avoir simulé un accrochage alors qu'elle filait en échappée. «C'était 7-5 avec quatre minutes à faire. Dans pareille situation, c'est absolument impossible qu'elle ait fait semblant! Avec un tournoi présenté en Europe, il fallait s'y attendre à ce genre de situation. Mais surtout, il fallait composer.»

Depuis le début du processus, Oaten se désole de la formule de qualification choisie par la FINA. À titre de pays hôte, la Grande-Bretagne a reçu un laissez-passer direct même si elle est loin du niveau des meilleures équipes au monde. Résultat: toutes les puissances européennes se sont retrouvées dans le tournoi de Trieste. Défaite 9-7 par l'Espagne, la Grèce, championne du monde, ne sera pas aux JO. «C'est fou», s'est indigné Oaten.

Le Canada avait aussi raté sa qualification olympique en 2008. La pilule est beaucoup plus difficile à avaler quatre ans plus tard.

Oaten souligne que des joueuses sont sans doute à la fin de leur carrière. Lui-même s'interroge sur son avenir, laissant entendre que d'autres pays se sont enquis de ses plans. «C'est sûr qu'il va y avoir un peu de changements, mais mon coeur est avec ma province, mon pays.»