(Paris) Ouvert aux amateurs et inspiré de la marche des femmes de 1789, le marathon des Jeux olympiques de Paris en 2024 charrie de nombreux symboles, selon les organisateurs qui ont révélé mercredi un parcours exigeant qui passera devant le château de Versailles.

« Le marathon occupe une place à part, qui nous relie aux Jeux antiques, on a voulu en faire un temps fort des Jeux olympiques », a indiqué l’ex-pongiste Jean-Philippe Gatien, directeur des sports du Comité d’organisation des JO de Paris 2024 (Cojo).

Le tracé, qui fait la part belle à l’Ouest francilien, est complètement différent du marathon de Paris disputé chaque année.

Après un départ depuis l’Hôtel de Ville de Paris et plusieurs kilomètres le long des quais de Seine, le parcours traversera le département des Hauts-de-Seine (Boulogne-Billancourt, Sèvres, Ville-d’Avray) jusqu’au château de Versailles (Yvelines). Les coureurs repasseront ensuite par les Hauts-de-Seine (Viroflay, Chaville, Meudon, Issy-les-Moulineaux) pour retrouver la Seine et Paris jusqu’à l’arrivée esplanade des Invalides.

Les organisateurs expliquent s’être inspirés de la « marche des femmes » d’octobre 1789, évènement de la Révolution française, lorsque plusieurs milliers de Parisiennes avaient marché sur Versailles et le roi Louis XVI depuis l’Hôtel de Ville, dans un contexte de famine. Sous pression, le monarque avait fini par ratifier la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.

« Casser les jambes »

« Nous avons voulu connecter ce marqueur des Jeux à un défi majeur de l’époque, l’égalité entre les femmes et les hommes », a indiqué lors d’une conférence de presse à Paris le président du comité d’organisation Tony Estanguet.

« La place des femmes sera un élément central des Jeux et du marathon », a salué la maire de Paris Anne Hidalgo.

Le marathon olympique féminin sera ainsi mis à l’honneur à la toute fin du programme de l’athlétisme, à quelques heures de la cérémonie de clôture des Jeux, à la place habituelle de la course hommes. Un autre symbole alors que les femmes n’ont eu accès au marathon des JO qu’à partir de 1984 à Los Angeles, après un combat de quelques pionnières pour l’accès aux courses de longue distance.

Du point de vue sportif, le parcours, exigeant, va « casser les codes, mais surtout casser les jambes », a lancé avec humour le spécialiste de l’équipe de France Yohan Durand.

Avec un dénivelé positif de 438 m, plus important que la plupart des grands marathons actuels, il devrait être impossible pour le Kényan Eliud Kipchoge, qui visera à Paris un 3e titre olympique consécutif, d’améliorer le record du monde qu’il a porté à 2 h 01 min 9 s il y a dix jours à Berlin.

Plusieurs côtes mèneront la vie dure aux coureurs, en plus de descentes avec quelques passages raides et techniques. Le tracé emprunte par exemple dans le sens descendant la Côte des Gardes à Meudon, redoutée des habitués de la course populaire Paris-Versailles.

Cet itinéraire inédit intéressera les champions, mais aussi les amateurs, qui auront droit pendant les Jeux au « marathon pour tous ». Comme annoncé depuis plusieurs mois, une course de 42 195 km et une autre de 10 km seront proposées par le Cojo : environ 3000 dossards ont déjà été attribués sur plus de 40 000 (20 024 participants par course).

« On s’était engagé à ce que ce soit le même jour [que le marathon olympique], donc le 10 ou le 11 août 2024 », a rappelé M. Estanguet à propos de l’épreuve « pour tous », qui n’établira pas de classement.

Déjà cerné par les problématiques de sécurité, le comité d’organisation n’envisage pas d’autre épreuve populaire de masse pendant les JO malgré « beaucoup de demandes », mais réfléchit à une épreuve cycliste pendant les Jeux paralympiques.