Il y a quelques jours, La Presse a publié un dossier mettant en lumière l’injustice dont les médaillés paralympiques canadiens étaient victimes.

En effet, contrairement aux médaillés olympiques, les médaillés paralympiques ne reçoivent aucune récompense financière. La ministre des Sports du Canada, Pascale St-Onge, s’est dite « disponible » et a affirmé souhaiter s’attaquer au problème.

Au cours d’un entretien téléphonique, la ministre a avoué que la situation actuelle était assurément inéquitable et qu’il fallait s’y attarder.

« C’est un enjeu qui me préoccupe beaucoup et sur lequel je souhaite travailler en partenariat avec le Comité paralympique canadien (CPC). On a eu des discussions il y a quelques mois et on va certainement en avoir après les Jeux de Pékin », a-t-elle précisé d’entrée de jeu.

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C’est aussi ce qu’avait confirmé Karen O’Neill, cheffe à la direction du CPC, dans le cadre du dossier dont il a été précédemment question. Même si de légères discussions avaient en effet été entamées, elle regrettait que personne n’eût assuré de suivi plus serré sur le sujet.

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La Fondation olympique canadienne récompense ses athlètes grâce à une banque de fonds obtenus du secteur privé. Le problème, c’est que la Fondation paralympique canadienne n’a pas la chance de pouvoir compter sur autant d’appui des donateurs privés.

Ainsi, ses poches sont moins profondes. Pour le moment, le gouvernement n’a jamais voulu s’impliquer financièrement dans le dossier des primes à la performance, mais Mme St-Onge espère que tout le monde pourra trouver un terrain d’entente.

« J’estime que nos paralympiens méritent les mêmes récompenses et le même traitement que les athlètes olympiques. C’est pour ça que je suis très intéressée à travailler le dossier en partenariat avec le secteur privé ou avec le Comité paralympique pour trouver des solutions avec eux. »

Le schéma du financement olympique et paralympique canadien est assez clair. Les comités et les fondations sont des entités distinctes qui travaillent séparément, et c’est là que réside une partie du problème, selon de nombreux intervenants. C’est pourquoi le gouvernement pourrait aider à cimenter ce système qui, en fin de compte, travaille pour la même cause. La disparité actuelle entre les différents acteurs n’aide pas à résoudre le problème et le gouvernement pourrait très bien apporter son soutien pour réaligner tout le monde dans la même direction, explique la ministre.

« Je suis vraiment disponible et intéressée à chercher des solutions et voir de quelles façons le gouvernement pourrait être un acteur dans ce dossier-là et servir de catalyseur pour amener un petit peu plus d’équité entre les athlètes olympiques et paralympiques. »

« Un agent de changement »

La députée de Brome-Missisquoi en est consciente, le système n’est pas parfait.

Néanmoins, puisqu’on peut faire mieux, il y a là, selon elle, une belle occasion de changer les choses et d’aller de l’avant. Elle affirme que la plupart des fédérations sportives du pays ont des programmes spécifiques pour soutenir le mieux possible les athlètes handicapés.

Sauf qu’elle est d’avis qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire et elle est prête à contribuer au changement.

Sans donner d’échéance ou de délai précis, Mme St-Onge a confirmé qu’il y aurait des discussions sur le sujet avec les différents partenaires. Elle veut que son gouvernement soit « un agent de changement dans cette quête d’équité ».

Il reste à voir maintenant si le problème pourra être fixé avant les prochains Jeux paralympiques de 2024, à Paris.