Greg Westlake connaît tout des hauts et des bas des Jeux paralympiques.

L’attaquant de l’équipe canadienne de para-hockey depuis plus de 16 ans a connu la frénésie des matchs pour la médaille d’or, la douleur de la défaite, la camaraderie du village des athlètes et l’épuisante préparation nécessaire afin d’être prêt pour les Jeux.

Maintenant, il s’imprègne de tous ces souvenirs une fois de plus alors qu’il participe à ses derniers Jeux paralympiques à Pékin.

« Ce sont mes cinquièmes Jeux, mais c’est toujours aussi plaisant d’y participer, a révélé Westlake à La Presse Canadienne avant son départ pour la Chine. L’une des plus grandes émotions au monde est de revêtir ce chandail et d’y aller avec tes coéquipiers, des personnes avec qui tu as travaillé si étroitement depuis si longtemps, et de tout donner. Donc, peu importe ce qui arrive, nous revenons à la maison avec fierté. »

L’Ontarien de 35 ans a grandi en rêvant à l’or.

Westlake est né avec une malformation des pieds et s’est fait amputer les deux jambes sous les genoux avant l’âge de 18 mois.

En tant qu’enfant avec deux jambes artificielles, il a su très tôt que ses chances de jouer dans la LNH étaient minces. Mais quand il a vu son pays jouer sur la plus grande scène du sport, il a été inspiré.

« Regarder les Jeux olympiques et voir Équipe Canada gagner des médailles d’or, c’était quelque chose auquel je pouvais aspirer et donc c’était vraiment stimulant », a confié Westlake.

Il a commencé à patiner tout petit et était encore adolescent lorsqu’il a ramené la médaille d’or à ses premiers Jeux paralympiques à Turin en 2006. Il a ensuite complété sa collection, remportant l’argent à PyeongChang en 2018 et le bronze à Sotchi en 2014.

Il a une occasion d’en ajouter une de plus à Pékin, mais il a déjà obtenu un autre honneur aux Jeux, portant le drapeau canadien aux côtés de la curleuse en fauteuil roulant Ina Forrest lors de la cérémonie d’ouverture, vendredi.

Agir à titre de porte-drapeau avait une signification particulière pour Westlake, qui prendra sa retraite du para-hockey compétitif après ces Jeux paralympiques.

« Je pense que mon corps a pris la décision pour moi, a-t-il déclaré à propos de sa décision. Je suis tellement fier du travail qui a été accompli. Cela a vraiment été une aventure de toute une vie pour moi, depuis l’âge de trois ans. »

Équipe Canada a trébuché à son premier match du tournoi à Pékin, encaissant une défaite de 5-0 contre les États-Unis. Les joueurs canadiens auront l’occasion de se reprendre, mardi, lorsqu’ils affronteront la Corée.

L’équipe canadienne de cette année comprend 10 joueurs de la formation de 2018 qui a remporté l’argent après une défaite crève-cœur de 2-1 en prolongation contre les Américains en finale. Westlake est le deuxième joueur qui compte le plus d’états de service, après Billy Bridges de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, qui en est à ses sixièmes Jeux paralympiques.

Le Canada mise sur un groupe jeune, rapide et qui a beaucoup de profondeur cette année, a avancé Westlake.

« C’est un sport tellement populaire maintenant au Canada. À mes débuts, nous venions surtout de l’Ontario et du Québec. Maintenant nous avons vraiment des gens de toutes les provinces du Canada, nous sommes répartis à travers le pays. »

Le groupe est tout à fait capable de monter sur le podium, a-t-il ajouté, et la première marche signifierait « tout » pour lui.

« Cela a été une aventure de toute une vie pour moi, ce n’est pas seulement ces quatre dernières années de travail, a précisé Westlake. Je pense à ma famille et à ma mère qui m’a montré à patiner sur deux jambes artificielles quand j’étais tout jeune enfant à Ottawa. Je sais ce qu’une autre médaille d’or signifierait pour les gens autour moi.

« Ce serait tout simplement incroyable de revenir et de montrer aux gens une médaille d’or et de leur dire que leurs rêves peuvent devenir réalité, quelle que soit la situation dans laquelle tu te trouves. »