(Pékin) Claude Julien n’a jamais remis en doute le cœur ou la motivation de son équipe, mais l’entraîneur-chef de l’équipe masculine de hockey du Canada était également bien conscient de ses lacunes.

« Il y a un petit truc qui cloche dans le jeu de tout le monde, avait reconnu Julien plus tôt cette semaine avec candeur. L’objectif, c’est de nous ajuster et d’exploiter au maximum nos forces. »

Notamment parce que les joueurs de la trempe de Connor McDavid, Sidney Crosby, Nathan MacKinnon et Cale Makar ne faisaient pas partie de son groupe.

L’édition d’Équipe Canada présente à Pékin s’est battue jusqu’au bout. Même si elle n’était pas favorite au début du tournoi, en raison de l’absence des joueurs de la LNH, l’élimination en quarts de finale a laissé un goût amer.

Épuisés, les Canadiens n’ont pas été en mesure de percer la défense bien rodée de la Suède, qui s’est imposée 2-0 pour passer aux demi-finales, mercredi.

Dans ces circonstances, une seule erreur peut tout changer. Lors de ce match, c’est le Canada qui l’a commise.

Jack McBain, un attaquant de 22 ans qui évolue dans les rangs collégiaux américains, a fait une passe en retrait dans son territoire défensif qui a surpris le vétéran défenseur Eric O’Dell.

Lucas Wallmark en a profité pour s’emparer du disque, s’est dirigé vers l’enclave et a décoché un tir qui a dévié devant le filet, ce qui a trompé la vigilance de Matt Tomkins en milieu de troisième période.

Le Canada a bien cherché à créer l’égalité, mais il n’a jamais été menaçant. La Suède a planté le dernier clou dans le cercueil canadien avec un but dans un filet désert, privant l’unifolié d’une médaille en hockey masculin pour la première fois depuis 2006.

« Nous avons fait de notre mieux, mais ça n’a pas été assez », a avoué l’attaquant de 35 ans David Desharnais, qui joue actuellement en Europe.

Le Canada a facilement disposé de l’Allemagne et de la Chine en ronde préliminaire, mais s’est incliné contre les États-Unis. Cette défaite s’est avérée coûteuse pour la formation canadienne, qui a été forcée de passer par la ronde de qualification pour accéder aux quarts de finale.

L’équipe a réussi à vaincre à nouveau la Chine pour obtenir son billet pour le tableau éliminatoire, mais c’est une équipe suédoise bien reposée qui l’attendait en quarts.

« Ce sont des humains, pas des robots », a souligné l’ancien entraîneur-chef du Canadien de Montréal après la défaite de son équipe, mercredi.

« Je ne veux pas m’en servir comme excuse, mais c’est sûr que la fatigue a eu un impact. Les gars ont puisé jusqu’au bout de leurs ressources. »

Mais ce ne fut pas suffisant.

« Ç’a quand même été une belle expérience d’être en Chine et d’apprendre à connaître ces joueurs, a lancé le capitaine d’Équipe Canada, Eric Staal. Je suis satisfait de la façon dont nous nous sommes battus. »

Plus difficile qu’en 2018

Le défenseur québécois Maxim Noreau est l’un des trois membres de l’édition 2022 qui étaient présents à PyeongChang, il y a quatre ans, quand le Canada avait décroché le bronze sans pouvoir compter sur les joueurs de la LNH.

Selon lui, le tournoi à Pékin a été plus difficile en raison d’un calendrier plus condensé.

En 2018, l’équipe avait participé à plus de tournois préparatoires, avait disputé des matchs hors concours et avait eu un parcours olympique beaucoup plus long, ce qui avait permis aux joueurs d’apprendre à mieux se connaître.

« Mais c’est quand même impressionnant de voir à quel point notre groupe est devenu une famille, a affirmé le Montréalais de 34 ans. Personne n’a mis son ego de l’avant, tout le monde travaillait pour l’équipe. »

Des performances individuelles insatisfaisantes

Il n’était pas attendu des joueurs à Pékin qu’ils se transforment en vedettes de la LNH, mais plusieurs ont eu de la difficulté à se mettre en marche lors du tournoi.

Staal, qui a déjà gagné l’or olympique et la Coupe Stanley, n’a jamais su trouver sa niche. L’attaquant Mason McTavish, troisième choix lors du repêchage de la LNH en 2021, a certes un bel avenir devant lui, mais il n’a pas réussi à avoir un impact important à Pékin.

« Il y a des moments où nous étions très solides, mais nous avons fait des erreurs qui nous ont coûté cher », a reconnu Staal.

Le Canada a cependant pu compter sur ses joueurs qui évoluent en Europe. Adam Tambellini a amassé sept points, tandis que l’ancien du Canadien Jordan Weal a inscrit trois buts.

« En tant qu’entraîneur, j’aurais seulement voulu que ces joueurs soient récompensés », a dit Julien.