(Zhangjiakou) Il y a des avantages à construire des sites olympiques flambant neufs dans des montagnes à peu près désertes : leur regroupement.

Au parc à neige de Genting, tout se fait à pied : sauts, bosses, demi-lune, slopestyle, slalom géant en parallèle et snowboard cross.

Mais il faut faire attention à la circulation, dans les deux sens. En me rendant à la demi-lune pour un entraînement d’Elizabeth Hosking, je me suis fait rentrer dedans par un coach allemand de snowboard alpin. Malgré mes efforts louables pour le retenir, le Teuton n’était pas content. J’aurais préféré que ce fût Eileen Gu, skieuse acrobatique qu’on croise aussi ici.

Le centre de presse est situé juste en bas. On y accède par des marches sculptées dans la neige par des bénévoles. Ce ne sont pas tous les journalistes qui ont le pied agile, ce qui peut parfois jouer avec la patience du scribe sur l’heure de tombée.

Comme c’est généralement le cas aux Jeux olympiques d’hiver, le centre de presse est une structure temporaire. Plancher de bois, armature d’acier, toile blanche.

Mais attention, celui de Pékin est impressionnant : deux étages, 210 places assises au rez-de-chaussée, 120 autres à l’étage pour la salle de conférence et le lounge. Il s’y mange une quantité étonnante de soupe aux nouilles (parfois très épicée) et de minibarres Snickers, grand succès de ces Jeux.

Comme toujours, j’aime arriver tôt au centre de presse pour m’installer dans un coin éloigné et tranquille, une habitude de mon éminent collègue du Journal de Québec Alain Bergeron, aujourd’hui à la retraite et que je salue.

Une règle d’or : ne jamais prendre place près des photographes, qui finissent plus tôt et qui jasent parfois fort en se montrant leurs clichés. Pour écrire, ce n’est pas idéal.

Ma consœur Émilie Bilodeau, qui croule sous les médailles, l’a appris à ses dépens. Trois photographes italiens ont légèrement perturbé sa quiétude pendant qu’elle écrivait sur Éliot Grondin.

On ne peut pas tout contrôler. Un journaliste chinois, que j’ai d’abord confondu avec un Japonais à cause du masque, a choisi le cubicule voisin pendant que je tentais de remettre un texte sur Hosking à l’heure de tombée. Il s’est mis à chantonner. Sans arrêter. Un ti-peu fatigant.

Je me suis parlé, j’ai gardé mon calme… jusqu’à ce qu’il commence une conversation téléphonique à tue-tête en main libre. Les Chinois ne maîtrisent pas l’anglais, mais je pense que celui-ci a bien compris le mot deadline.

Émilie, à qui j’avais réservé une place, m’a rejoint pendant que je finissais. Elle m’a envoyé ce message deux heures plus tard : « Ciboire, ton voisin de bureau chante. Il m’énarve ! Est-ce qu’il écrit des textes des fois ? »

Moins que toi, Émilie, moins que toi.