(Pékin) Après avoir raté l’équipe américaine de patinage artistique il y a quatre ans, à PyeongChang, Kaitlin Hawayak et Jean-Luc Baker ont pris une décision brutalement difficile, mais soigneusement élaborée pour les mener vers les Jeux olympiques de Pékin.

Les danseurs sur glace américains ont rompu avec leurs entraîneurs de longue date, dirigés par le chorégraphe respecté Pasquale Camerlengo, et ils ont déménagé leur base d’entraînement vers le Canada. De là, ils ont commencé à travailler sous l’œil exigeant des doubles olympiens Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, son mari, à la réputée Académie de glace de Montréal.

Soudain, Hawayak et Baker ont été entourés de champions du monde et de médaillés olympiques dans une usine de danseurs sur glace d’élite — l’école la plus dominante en patinage artistique. Ç’a forcé Hawayak et Baker à amener leur art à un niveau qu’ils n’auraient jamais cru possible.

Et ç’a fonctionné. Ils se sont rendus aux Jeux de Pékin, où le duo se produira lorsque la compétition individuelle commencera avec la danse rythmique, samedi soir, au Palais omnisports de la capitale de Pékin.

La mauvaise nouvelle ? La plupart de leurs coéquipiers déjà très accomplis seront également là.

« Lorsque nous sommes sautés sur la glace pour la première fois à Montréal, tu es là pour être à ton meilleur, mais aussi pour être un membre de l’équipe qui soutient les autres, a expliqué Hawayak. C’est ce que nous sommes. Nous sommes tous coéquipiers dans notre camp. Et ça rend des moments comme celui-ci encore plus spéciaux pour nous, sachant que nous pouvons nous appuyer l’un sur l’autre lorsque nous arrivons à la compétition. »

Bien sûr, Hawayak et Baker représenteront avant tout leur pays ce week-end. Il en sera de même pour Madison Hubbell et Zachary Donohue ainsi que pour le troisième duo américain, composé de Madison Chock et de Evan Bates. Ils s’entraînent tous à Montréal.

Mais ils se mesureront également aux favoris pour remporter la médaille d’or à Pékin, les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron.

Hubbell et Donohue, qui ont terminé quatrièmes à PyeongChang, ont une chance de monter sur le podium après avoir remporté deux médailles d’argent aux Mondiaux au cours des dernières années.

La plus grande compétition à l’extérieur de l’Académie de glace de Montréal comprend les Canadiens Piper Gilles et Paul Poirier et les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, qui s’entraînent à Toronto.

Comme pour faire ressortir la saveur internationale qui est bien présente à Montréal, Dubreuil et Lauzon ont également en compétition à Pékin le duo canadien de Nikolaj Sorensen et Laurence Fournier-Beaudry, l’équipe chinoise de Wang Shiyue et Liu Xinyu, le duo espagnol d’Olivia Smart et Adrian Diaz et les Britanniques Lewis Gibson et Lilah Fear.

Autrement dit, Dubreuil et Lauzon vont être occupés au cours des prochains jours.

Dubreuil et Lauzon sont habitués aux projecteurs venant avec le succès. Ils ont entraîné les danseurs canadiens Tessa Virtue et Scott Moir vers une deuxième médaille d’or consécutive lorsqu’ils ont réussi un pointage record à PyeongChang.

Mais le nombre de patineurs d’élite et le niveau de talent que Dubreuil et Lauzon surveillent à Montréal n’ont fait qu’augmenter au cours des années. On n’a qu’à penser au trophée NHK, au Japon, un évènement de haut niveau dans lequel Papadakis et Cizeron ont battu les records du monde en danse rythmique, en danse libre et au pointage total.

Les marques astronomiques tiennent toujours trois ans plus tard, même si personne ne serait surpris de les voir enfin tomber à Pékin.

Si c’est le cas, il y a de fortes chances que Dubreuil et Lauzon y aient contribué.