(Zhangjiakou) Après une première journée d’entraînement encourageante, les slalomeuses canadiennes n’ont jamais été en mesure de s’adapter à la neige si particulière de Yanqing, d’autant que sa texture a changé avec le réchauffement de mercredi.

« Il n’y a pas de doute, nous sommes déçus du résultat, comme celui du slalom géant », a reconnu l’entraîneur-chef de l’équipe féminine, Manuel Gamper. « On s’attendait à plus. »

Laurence St-Germain : « J’ai quand même beaucoup appris »

L’Italien était optimiste après les prestations des dernières semaines en Coupe du monde, en particulier l’épreuve nocturne de Schladming du 11 janvier, où Laurence St-Germain et Amelia Smart avaient respectivement fini huitième et neuvième. Troisième de la manche initiale, Ali Nullmeyer se dirigeait vers un podium avant d’enfourcher.

« En sortant d’une telle course, on avait des attentes. On pensait pouvoir surprendre avec un podium, mais on n’a pas été mesure de performer à notre niveau. »

Finalement, Erin Mielzynski, 31 ans, a obtenu le meilleur résultat canadien avec une 16e place, juste devant St-Germain.

« On savait que nous avions besoin d’une journée parfaite pour monter sur le podium, a précisé Gamper. On souhaitait être dans la course après la première manche, disons dans le top 10 ou pas très loin pour être en mesure de réussir quelque chose. »

Le terrain moins incliné que prévu à Yanqing a surpris le contingent canadien. « On était assurément meilleurs dans l’à-pic très rapide. Ça n’a juste pas fonctionné de la façon dont on le voulait. C’est de la déception. Il n’y a pas grand-chose à dire. »

La neige artificielle, produite à l’automne, a également été un facteur. Le réchauffement de mercredi a compliqué les choses.

Il n’y a aucun doute que nous avons éprouvé des difficultés avec la neige. Laurence a eu sa grosse erreur dans la première manche qui lui a coûté beaucoup de temps. Elle se serait placée autour de la 10e ou la 12e position.

Manuel Gamper, entraîneur-chef de l’équipe canadienne féminine de ski alpin

« Son équipement était aussi bien adapté à la neige. Rossignol répondait bien à ces conditions compactes. On a vu quelles marques sont fortes ici. C’est tellement sensible. Il y a cinq jours, quand c’était super froid, on skiait certainement à un niveau différent. Aujourd’hui, il semble que nous n’étions pas vraiment en mesure de performer. Nous étions lents dans la motion, dans le mouvement, crispés d’une certaine façon, et pas vraiment fluides. Nous n’avons simplement pas trouvé la recette pour approcher [la piste]. »

Gamper ne pense pas qu’une arrivée plus hâtive en Chine, une hypothèse soulevée par St-Germain en entrevue, aurait changé quoi que ce soit.

« La neige était différente. C’était plus chaud de 6 à 10 degrés et la surface se réchauffait un peu plus. On n’a pu sortir suffisamment de la mise à carre. Notre ski était beau, mais pas rapide. »

Plus d’entraînement pour Gagnon

Marie-Michèle Gagnon découvrira la piste de super-G lors d’une séance de ski libre jeudi après-midi (heure de Pékin). La native de Lac-Etchemin n’a atterri que le 7 février à Pékin pour ajouter quelques séances de vitesse dans la région de Cortina.

« On avait besoin de lui donner plus de temps d’entraînement en Europe, a expliqué Gamper. Elle a connu des difficultés ces derniers temps. On a essayé de lui redonner confiance. C’est la raison pour laquelle elle est arrivée si tard. On verra si ç’a été la bonne stratégie ou pas. »

Après l’expérience des derniers jours – Valérie Grenier et Cassidy Gray sont sorties en slalom géant –, l’entraîneur refuse de s’avancer sur un pronostic dans les épreuves de vitesse. Roni Remme s’alignera aussi au super-G afin de se préparer pour le combiné, auquel Gagnon ne devrait pas participer.

« C’est une montagne sur laquelle personne n’est allé, a rappelé Gamper. Je reste donc prudent. On sait certainement quelle marque était performante aujourd’hui. Et on a cette marque pour les deux skieuses [Head].

« Dans cette perspective, nous sommes probablement du bon côté, mais ensuite il faut skier. La montagne est exigeante. Il y a beaucoup de changements, de rouleaux et cassures et de mouvements de terrain. Elle a ses propres caractéristiques. C’est donc difficile de faire la moindre prédiction. »