(Pékin) Eric Staal connaît l’immense joie de remporter l’or olympique.

Il est également conscient de la douleur de ne pas remporter une médaille aux Jeux.

Et il y a trois coéquipiers canadiens au tournoi de hockey de 2022 qui ont connu une expérience entre les deux, soit une médaille de bronze il y a quatre ans.

« Ils en veulent plus, a mentionné Staal, qui est monté sur la plus haute marche du podium avec les joueurs canadiens de la LNH en 2010 après avoir fait partie de l’équipe de réservistes en 2006 lors de la défaite du pays en quart de finale. Le bronze était spécial, mais ils veulent une médaille d’or.

« De les avoir au sein de ce groupe est énorme. »

Le trio formé du centre Eric O’Dell et des défenseurs Maxim Noreau et Mat Robinson a fait partie de l’équipe qui a terminé troisième à PyeongChang. Ils sont certes fiers d’avoir ramené une médaille à la maison, mais aussi amèrement déçus par un mauvais départ lors d’une défaite en demi-finale contre l’Allemagne qui leur a coûté une occasion de remporter la récompense ultime.

« Nous savons tous que nous aimerions nous reprendre pour celui-là, a mentionné Noreau en repensant au match où le Canada s’est retrouvé en déficit 3-0 au début de la deuxième période. Cela a changé la suite du tournoi. »

Les Canadiens ont fini par réduire l’écart à 4-3 en troisième, mais ils n’ont pu créer l’égalité.

À leur crédit, les joueurs ont surmonté cette déception et ont rebondi pour remporter le bronze grâce à une victoire de 6-4 contre la République tchèque à peine 24 heures plus tard.

Quatre ans plus tard, ils sont de retour pour vivre une autre aventure olympique improbable à la suite de la décision de la LNH de faire l’impasse sur les Jeux, cette fois à cause de la COVID-19.

« On peut dire d’une certaine façon que c’est un deuxième rêve devenu réalité… c’est la meilleure façon de le décrire, a confié Noreau, un Montréalais de 34 ans évoluant professionnellement en Suisse. La première fois était évidemment très spéciale.

« Pouvoir revenir cette année et partager cela avec un nouveau groupe va être assez spécial. »

Le Canada entame son calendrier du Groupe A contre l’Allemagne, alors que 10 joueurs sont de retour de 2018, jeudi, au Centre sportif Wukesong. Ce groupe comprend également les États-Unis et la Chine.

Le message des vétérans de 2018 est de rouler sous les coups à Pékin.

« Chaque match va être difficile, chaque équipe est bonne, tout le monde a une chance de gagner, a déclaré O’Dell, âgé 31 ans, originaire d’Ottawa et évoluant dans la KHL en Russie. Nous ne pouvons pas lever le pied de l’accélérateur. »

C’est ce qui s’est passé en début de match contre l’Allemagne il y a quatre ans, et les Canadiens en ont payé le prix.

« Nous avons été capables de nous relever après une défaite dévastatrice, a déclaré Robinson, de Calgary, un autre joueur de la KHL. C’est une expérience que nous pouvons utiliser lorsque nous affrontons certaines équipes ou au début de la ronde des médailles, où tout se joue sur un match. C’est tout ce qu’il faut.

« Nous devons être concentrés et prêts à tout moment. L’expérience de ce match va être utile. »

Les tournois de courte durée peuvent être imprévisibles, mais c’est encore plus vrai en période de pandémie. Le Canada l’a déjà vécu lorsque l’entraîneur-chef Claude Julien s’est fracturé des côtes après une chute au camp d’entraînement de l’équipe en Suisse et n’a pas pu faire le voyage.

« Des gars pourraient être mis hors combat avec la COVID ou des blessures, a laissé entendre Noreau. Nous ne savions pas vraiment jusqu’à la dernière minute à quoi ressemblerait l’équipe.

« Savoir s’adapter va être la clé pour nous. »

En bref

L’attaquant Daniel Carr et le défenseur Brandon Gormley sont enfin arrivés à Pékin après avoir obtenu des tests positifs à la COVID-19 avant le camp en Suisse. « Nous allons avoir besoin de tout le monde, a déclaré l’entraîneur-chef Jeremy Colliton. Ils ont dû franchir quelques obstacles, mais ils sont là maintenant. »

Le gardien Matt Tomkins, qui a disputé la moitié du match simulé de lundi contre les États-Unis, ne s’est pas entraîné. Edward Pasquale et Devon Levi — les autres gardiens de l’équipe — étaient tous les deux sur la glace avec leurs coéquipiers, mardi.