Le Canada a causé une surprise au saut à ski mixte. Les représentants de l’unifolié ont remporté le bronze de cette épreuve présentée pour la toute première fois aux Jeux olympiques.

C’est aussi une première médaille historique pour le Canada en saut à ski, toutes épreuves confondues.

L’équipe canadienne composée d’Alexandria Loutitt, de Matthew Soukup, d’Abigail Strate et de Mackenzie Boyd-Clowes a cumulé un total de 844,6 points. Elle s’est classée derrière la Slovénie (1001,5) et le Comité olympique russe (890,3).

C’est en outre une deuxième médaille d’or à ces Jeux pour la Slovène Ursa Bogataj, qui avait été sacrée championne de l’épreuve individuelle.

Le Canada n’était pas du tout favori lors de cette épreuve. Mais l’Allemagne, championne du monde, a été disqualifiée avant la finale. Puis la Norvégienne Anna Odine a subi le même sort, ce qui a ouvert la porte au Canada.

Après une réussite du Japonais Royu Kobayashi, toute la pression était sur les épaules de Boyd-Clowes. Il devait obtenir un minimum de 120 points lors du dernier saut canadien pour se donner toutes les chances de monter sur le podium.

Son saut de 101,5 m lui a finalement valu 128,1 points. Le Canada prenait provisoirement le deuxième rang et était assuré d’une médaille. Evgeniy Klimov, du COR, s’élançait tout juste après. Il a permis à son équipe de repartir avec l’argent.

PHOTO LINDSEY WASSON, REUTERS

Le Canadien Mackenzie Boyd-Clowes en action

« Je pratique le sport depuis longtemps, a confié Boyd-Clowes, âgé de 30 ans. Je n’ai jamais pensé que c’était possible, donc ça veut tout dire. Je dois remercier mes coéquipiers. Nous avons tous fait notre travail et nous sommes restés ensemble, et nous sommes ravis. »

Le Canada ne se plaindra évidemment pas du bronze. Le meilleur résultat des représentants de l’unifolié aux Jeux olympiques date de 1988, à Calgary. Horst Bulau s’était classé 7e au gros tremplin.

Je ne m’attendais même pas à être à ces Jeux. J’avais les yeux fixés sur 2026.

Alexandria Loutitt

Les installations du Parc olympique de Calgary, les seules permettant de pratiquer ce sport au pays, ne sont pas rénovées. Elles sont même devenues pratiquement inutilisables. Cette médaille de bronze est donc particulièrement importante pour les skieurs canadiens.

« C’est si spécial pour nous tous parce que c’est la première médaille en saut à ski pour le Canada, a-t-elle ajouté. Et c’est un peu un sport oublié et il se meurt, et nous espérons tous vraiment que cela aura changé ce soir. »

Faute de module adéquat, ces athlètes ont déposé leurs pénates en Slovénie, qui a un historique d’excellence dans ce sport. Ils auront maintenant le gros bout du bâton pour militer pour un financement accru en saut à ski au Canada.

Le Japon, avec le champion olympique Ryoyu Kobayashi et la vedette Sara Takanashi, a terminé quatrième dans le peloton des 10 nations lorsqu’un saut de Takanashi a été disqualifié. Kobayashi a gagné sur le tremplin normal, dimanche, devenant le premier spécialiste en saut à ski japonais à terminer premier de l’épreuve depuis Yukio Kasaya en 1972.

Les hommes pratiquent le saut à ski aux Jeux olympiques d’hiver depuis les premiers, en 1924. Les femmes n’ont pas eu accès à cette discipline aux Jeux avant 2014.

La Fédération internationale de ski a organisé la première épreuve par équipes mixtes en 2012, lorsque Takanashi était membre de l’équipe gagnante, et l’épreuve a été incluse à la Coupe du monde quatre fois au cours de la dernière décennie.

Alors que la compétition chez les femmes est terminée en Chine, les hommes ont encore deux épreuves : le grand tremplin dans une épreuve individuelle, samedi, et une compétition par équipes, lundi prochain.

Avec La Presse Canadienne