La fondeuse québécoise Cendrine Browne a terminé 20e au skiathlon

(Zhangjiakou) Cendrine Browne s’est battue contre vents et marées pour participer aux Jeux olympiques de Pékin. Et elle ne l’a pas fait pour rien. L’athlète de Prévost a réalisé sa meilleure performance en carrière avec une 20place au skiathlon féminin.

La fondeuse de 28 ans a complété le 15 km (7,5 km en style classique et 7,5 km en style libre) en 47 min 58 s, soit 3 min 44 s derrière la triple médaillée olympique, la Norvégienne Therese Johaug. Sa compatriote québécoise, Katherine Stewart-Jones, a quant à elle décroché le 23rang.

« C’est mon meilleur résultat à l’international à vie. Je suis vraiment surexcitée. Je suis vraiment, vraiment contente d’avoir atteint cette position aux Jeux olympiques. C’est le summum de ma carrière », a souligné l’athlète, les yeux pétillants.

Les obstacles se sont enchaînés devant le parcours de Cendrine Browne depuis sa participation aux Jeux de PyeongChang, où elle avait décroché le 33rang au skiathlon, son meilleur résultat jusqu’à ce jour. L’athlète a souffert d’une dépression post-olympique. Elle a chuté en ski à roulettes, à l’été 2019, et a fait une commotion cérébrale.

L’athlète a été exclue de l’équipe nationale et elle a eu recours à un arbitre pour contester la décision. À l’automne dernier, elle a attrapé la COVID-19.

En franchissant le fil d’arrivée du 15 km, Cendrine Browne a senti un poids de moins sur ses épaules. Elle a éprouvé un grand soulagement. « Ç’a été vraiment difficile de me rendre ici. Alors, faire un top 20, aux Jeux, c’est un [grand succès]. Je me sens extrêmement comblée en ce moment », a-t-elle dit dans la zone mixte réservée aux médias.

La fondeuse a préparé toute sa saison en fonction des Jeux olympiques. Cette semaine, à l’entraînement, elle s’est sentie en pleine maîtrise de ses moyens. Pour la course, elle a décidé d’opter pour un départ « conservateur » afin de garder de l’énergie sur la piste difficile et venteuse.

J’ai réussi à skier de manière détendue et efficace à travers ma course. C’est ce qui m’a permis d’avoir un bon résultat.

Cendrine Browne

La veille de son épreuve, l’athlète avait d’ailleurs reçu une vague d’amour et d’encouragements de ses amis et de sa famille. Plusieurs d’entre eux lui ont fait parvenir des vidéos. Même si la course avait lieu à 15 h 45 en Chine, donc en plein milieu de la nuit au Québec, cela ne les a pas empêchés de regarder la course à la télévision.

Des montées et des descentes

La Québécoise Katherine Stewart-Jones a quant à elle franchi le fil d’arrivée 19 secondes plus tard. Elle s’est dite satisfaite de ce premier résultat olympique à vie.

« Mon but, c’était de tout donner et de bien skier. J’ai tout fait, je ne peux rien regretter », a souligné l’athlète de Chelsea.

PHOTO LINDSEY WASSON, REUTERS

On peut voir dans ce peloton les Québécoises Katherine Stewart-Jones et Cendrine Browne, arborant respectivement les dossards numéro 23 et 40.

Parmi les 65 femmes qui ont pris le départ, plusieurs ont mentionné la difficulté du parcours. Celui-ci est composé presque exclusivement de montées et de descentes. En plus, il est situé à 1650 m en altitude.

C’est probablement le parcours le plus difficile que j’ai fait dans ma carrière. Il y a beaucoup de longues montées. Il n’y a pas beaucoup de repos. Il n’y a pas beaucoup de plats.

Katherine Stewart-Jones

Les fondeuses, comme tous les autres athlètes qui concouraient dans la vallée de Zhangjiakou samedi, ont été soufflées par de fortes rafales glaciales. L’athlète de 26 ans dit avoir usé de tactiques pour déjouer le vent, notamment en se cachant derrière d’autres skieuses. Les autres Canadiennes, Dahria Beatty et Olivia Bouffard-Nesbitt, ont pris le 28e et le 44e rang de l’épreuve.

C’est la triple championne du monde en skiathlon, Therese Johaug, qui s’est faufilée seule vers la victoire. Elle a réussi à arracher une avance de 30 secondes à ses adversaires les plus proches. La Russe Natalia Nepryaeva (2e) et l’Autrichienne Teresa Stadlober (3e) se sont quant à elles entredéchirées dans les derniers mètres du parcours. Leur course s’est finie à moins d’un ski d’écart.