(Zhangjiakou) Laurie Blouin ne se rappelle pas avoir regardé les Jeux olympiques quand elle était petite.

« Je devais être en train de rider à la montagne plutôt que devant la télé », raconte la planchiste alors qu’elle se familiarise avec la nouvelle piste de descente acrobatique (slopestyle). Il reste qu’elle rêve grand pour ces Jeux.

L’athlète de 25 ans voit les Jeux olympiques différemment depuis qu’elle y a participé et qu’elle a remporté une médaille d’argent à PyeongChang, en 2018. « C’est sûr que c’est important parce que tu représentes le Canada et que c’est un évènement qui arrive une fois tous les quatre ans seulement. C’est très prestigieux », dit celle qui souhaite ajouter une médaille à sa collection.

Maxence Parrot ne s’intéressait pas, lui non plus, aux Jeux olympiques quand il était enfant. « Pantoute », lance le planchiste, souriant, à la fin de la première séance d’entraînement qui se déroule devant quelques représentants des médias, mais sans spectateurs.

L’athlète de Bromont a participé à la première présentation de la descente acrobatique, aux Jeux de Sotchi en 2014. Depuis, il admet qu’une médaille olympique a une valeur toute « spéciale ».

« C’est cool de représenter le Canada. Chaque fois que je voyage depuis 10 ans, j’entends de bons commentaires sur la réputation du pays. C’est toujours apprécié et ça me rend fier de représenter un pays qui est apprécié partout », dit-il, sous un soleil plombant, mais un vent particulièrement froid.

PHOTO GREGORY BULL, ASSOCIATED PRESS

Maxence Parrot à l’entraînement à Zhangjiakou

Cela dit, que ce soit pour les Jeux, pour une Coupe du monde, pour les X Games ou une compétition de rue, il se prépare toujours de la même manière. « Je veux faire de mon mieux et le stress est exactement pareil d’une compé à l’autre », explique-t-il.

Même si elle sait que tous les yeux du monde seront bientôt tournés vers les Jeux, Blouin aborde aussi cette compétition comme toutes les autres. « Mon but, c’est d’avoir du plaisir et de faire de mon mieux. Bon, c’est sûr que dans mon arrière-pensée, il reste que je vise une médaille. »

Du ping-pong et du volleyball

Leur compatriote Sébastien Toutant, lui, se rappelle avoir regardé beaucoup de ski acrobatique pendant les Jeux, mais aussi des sports qu’il ne pratiquait pas comme le ping-pong, le curling, le volleyball… Il est inspiré par les athlètes olympiques, même ceux qui ne remportent pas de médailles, dit-il.

« Ç’a toujours été un rêve de pouvoir aller aux Jeux olympiques. Quand ils ont ajouté mon sport, c’est sûr que c’est devenu mon objectif d’y participer », raconte celui qui a remporté l’or au tout premier grand saut (big air) présenté aux Jeux de PyeongChang, il y a quatre ans.

PHOTO JEFF MCINTOSH, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Sébastien Toutant

L’athlète de 29 ans se considère d’ailleurs comme privilégié de pouvoir faire rayonner la planche à neige auprès d’un plus large public pendant les Jeux olympiques.

« Même si tu ne connais rien des figures, c’est vraiment un sport impressionnant à regarder. J’ai entendu des personnes me dire qu’elles sont tombées en amour avec le slopestyle parce qu’elles trouvaient ça impressionnant à regarder. »

Une piste difficile

À la fin de la première séance d’entraînement mercredi (en Chine), les athlètes ont par ailleurs demandé que quelques changements soient apportés à la piste, notamment en ce qui a trait aux angles trop accentués des rampes.

Les planchistes étaient d’ailleurs unanimes lors de cette rencontre technique : le parcours qui comporte trois sauts et trois rampes s’avère des plus exigeants. La météo, froide et venteuse, a aussi joué des tours aux athlètes.

« Avec le froid, c’était quand même difficile. Quand tout ton corps est gelé, que tu t’enlignes sur un saut sur lequel tu vas te retrouver à 30 pi dans les airs, tu préfères être un peu plus souple et mobile », explique Parrot.

« Et le parcours est dur comme du béton. Tu ne veux pas tomber, sinon, ça risque de faire mal », poursuit celui qui fait partie des favoris pour grimper sur le podium.

Toutant a quant à lui qualifié le parcours d’« olympique ». « Ce n’est pas un parcours facile. Les sauts sont gros et la neige est assez glacée », souligne le planchiste de Repentigny.

Ce dernier espère d’ailleurs que le vent, un facteur de difficulté lors des sauts, se calme à la veille des épreuves qui commencent les 5 et 6 février, en descente acrobatique. Mais les chances que son souhait se réalise sont faibles puisque la station de ski Genting Secret Garden est bien connue pour son vent presque ininterrompu.