Il serait compréhensible d’arriver aux Jeux olympiques avec une charge sur les épaules, sachant qu’on est l’un des plus beaux espoirs de médaille pour le Canada. Pourtant, Éliot Grondin ne ressent pas cette pression.

À 20 ans, Grondin en sera à sa deuxième expérience olympique en snowboard cross. S’il n’était qu’une jeune recrue en quête d’apprentissage il y a quatre ans, les choses sont différentes aujourd’hui.

Depuis les Jeux de PyeongChang, il a réussi neuf top 5 sur le circuit de la Coupe du monde, dont une victoire. La saison dernière, il a terminé au deuxième rang du classement général, et encore une fois cette année, il connaît une très bonne saison, avec deux podiums à ses trois dernières courses.

Néanmoins, même s’il sait qu’il a la capacité de très bien faire, l’athlète de Sainte-Marie, en Beauce, n’a pas envie de se poser trop de questions. Il ne veut pas se présenter en Chine en ressentant de la pression supplémentaire. Il voit plutôt le succès qu’il connaît comme un moteur.

« J’aime vraiment ça courser et je suis content de mes dernières courses. Je pense que je suis bien parti et le but, c’est de continuer. Ça va super bien à l’entraînement, donc je suis assez excité de pouvoir courser aux Jeux olympiques », a-t-il expliqué de son hôtel en Autriche.

Grondin va se présenter en confiance aux Jeux, et même s’il est encore jeune et que la plupart de ses rivaux sont de plusieurs années ses aînés, il pense avoir pris la place qui lui revenait sur le circuit. Ses performances ont parlé d’elles-mêmes et il croit que les autres planchistes lui accordent un respect de plus en plus important.

Une première au Canada ?

Aucun athlète masculin au Canada n’a remporté l’or olympique en snowboard cross. La seule médaille du pays chez les hommes a été l’œuvre de Mike Robertson, qui a gagné l’argent à Vancouver. Les femmes ont connu historiquement un peu plus de succès. Dominique Maltais a gagné le bronze à Turin et l’argent à Sotchi, tandis que Maëlle Ricker a pu goûter à l’or olympique en 2010.

Grondin pourrait donc devenir le premier Canadien à monter sur la plus haute marche du podium. Ce qui serait un pas de géant pour son sport qui, somme toute, suscite de plus en plus d’intérêt.

« J’ai l’impression que le sport se fait plus voir qu’auparavant et on le ressent. C’est assez plaisant de voir que le sport grossit et que plus de gens regardent. J’aimerais vraiment ça bien faire et représenter mon pays sur le podium pour les jeunes à travers le Canada. »

Sa coéquipière dans l’équipe nationale Audrey McManiman est persuadée que Grondin peut offrir une performance à la hauteur de ses capacités. Du moins, il a tout ce qu’il faut pour y parvenir.

« Éliot est très talentueux. Si on a une question sur le parcours, on va regarder ses vidéos. C’est le meilleur exemple que l’on pourrait trouver sur le circuit. C’est un mélange de talent, de passion et de travail. Il est incroyable. En plus, il a une confiance inébranlable. »

Grondin est apprécié de ses coéquipiers et craint de ses adversaires. Et avant d’être un espoir de médaille pour le Canada, il est surtout un amoureux de la planche qui est impatient que les barrières s’ouvrent après le signal pour aller s’amuser sur la plus grande scène au monde.