(Pékin) L’un a été patineur artistique. Un autre a été joueur de hockey. Un troisième était — chut ! ne le dites à personne ! — « jamais un gars de hockey » et a toujours préféré le ski et le vélo de montagne au sport national.

Une chose que la nouvelle génération de descendeurs canadiens a en commun, toutefois, c’est qu’ils ont tous grandi en faisant de la compétition au club de ski de Whistler.

Ils n’ont pas encore de surnom. Mais comme les « Crazy Canucks » et les « Cowboys canadiens » d’antan, ils sont rapides et ils veulent le montrer aux Jeux olympiques de Pékin.

Brodie Seger, Jack Crawford et Broderick Thompson sont tous dans la mi-vingtaine — encore jeunes pour des descendeurs — et ils ont volé sous le radar alors qu’ils accumulent les bons résultats.

Aux championnats du monde la saison dernière à Cortina d’Ampezzo, en Italie, Seger et Crawford ont terminé respectivement quatrièmes en super-G et en combiné.

Comme à Cortina, le parcours de vitesse en Chine est nouveau.

« C’est un peu comme à Cortina l’année dernière ; il s’agissait d’un nouveau site et c’était intéressant de voir les vétérans s’y démenaient sans point de repère, a mentionné Seger. Ils n’étaient pas plus préparés que nous, les jeunes. Et je pense que ce sera à peu près la même chose à Pékin. »

Crawford surprend

Si la première séance d’entraînement en descente, jeudi, en était une indication, les Canadiens pourraient y faire belle figure. Les quatre premiers au classement ont tous raté des portes, faisant de Crawford, cinquième, le meilleur skieur à avoir terminé correctement le parcours et Thompson, quatrième au classement révisé.

« Tout le monde est affamé et l’équipe est en bonne position pour pousser à fond », a déclaré Thompson, qui a obtenu son premier podium en Coupe du monde avec une troisième place en super-G à Beaver Creek, Colorado, il y a deux mois.

Le mois dernier, Crawford a décroché des cinquième et sixième places à Wengen, en Suisse, et à Kitzbühel, en Autriche, lors de week-ends consécutifs. Puis il a remporté une descente de Coupe d’Europe de deuxième niveau en Autriche juste avant de s’envoler pour la Chine.

Selon la tradition familiale, Thompson a fait du patinage artistique jusqu’à l’âge de 16 ans.

« Je faisais des triples boucles et des doubles axels », a-t-il avancé.

Thompson a une sœur cadette qui a joué dans la troupe Disney on Ice, et sa sœur aînée, Marielle, a été championne olympique de ski cross en 2014. Ses antécédents en patinage aident Thompson en ski.

« Nous étions tous des patineurs artistiques en grandissant et le ski a toujours fait partie intégrante de notre famille », a noté Thompson.

Crawford a pratiqué le hockey compétitif jusqu’à l’âge de 17 ans environ avant de passer au ski à plein temps.

« Je n’ai jamais été un grand amateur du sport d’équipe. C’est toujours amusant d’avoir une équipe autour de soi, mais au hockey, mon équipe était un peu toxique, a précisé Crawford. J’ai simplement davantage aimé skier. »

PHOTO DENIS BALIBOUSE, REUTERS

Broderick Thompson

Comme Thompson, Crawford tire toutefois toujours un bénéficie de son ancien sport. Il a appris à s’entraîner dur en gymnase pour le hockey.

« En ski, nous avons dû nous entraîner très dur en gymnase et à cet âge, aucun des gars ne l’avait encore fait, a expliqué Crawford. C’était donc un avantage pour moi. »

Quant à Seger, ses principaux sports ont toujours été le ski et le vélo de montagne.

« Je n’ai jamais été un gars de hockey, a avoué Seger. En hiver, ma famille allait de Vancouver à Whistler et skiait les week-ends et les étés, on faisait tous du vélo de montagne. »

À la recherche d’un surnom

L’entraîneur de descente John Kucera est l’un des seuls gars de l’équipe à veiller tard le soir pour regarder les matchs de hockey au pays pendant ses séjours en Europe.

« Cela peut sembler terrible en tant que Canadiens, mais nous n’avons pas une tonne d’amateurs de hockey purs et durs au sein de cette équipe », a encore dit Seger.

Kucera, qui a remporté le titre mondial en descente en 2009, est le lien entre les « Cowboys canadiens » — groupe complété par le double champion du monde Erik Guay, le médaillé de bronze olympique Jan Hudec et le médaillé de bronze des championnats du monde Manuel Osborne-Paradis — et cette génération.

« J’ai commencé avec ces gars-là avec l’équipe junior il y a six ou sept ans, a mentionné Kucera. Nous avons remporté plusieurs titres NorAm il y a quelques années. Et maintenant, je viens de passer avec ce groupe à la Coupe du monde. […] Il y a donc beaucoup de continuité, beaucoup de confiance. Et je pense que cela contribue à nos succès. »

Phil McNichol, ancien entraîneur-chef de l’équipe de ski américaine pendant les années Bode Miller, est le directeur alpin de l’équipe canadienne.

Un autre lien avec les « Cowboys » a été établi à Whistler, où Thompson est un voisin de Robbie Dixon, un autre ancien skieur.

Maintenant, tout ce dont ce groupe a besoin, à part quelques médailles, c’est un surnom. C’est une tradition canadienne depuis que les « Crazy Canucks » ont émergé dans les années 1970 et 1980 avec Ken Read, Steve Podborski et Dave Murray.

« Je pense que c’est (aux médias) de trouver le nom, a conclu Seger. Nous nous sommes beaucoup posé cette question… Il faudra plus de temps pour dire ce qui s’impose. »