La nomination d’Eric Staal comme capitaine d’Équipe Canada en vue du tournoi de hockey masculin aux Jeux olympiques de Pékin n’a surpris personne dans le vestiaire de l’équipe, surtout pas l’attaquant David Desharnais. Le Québécois a toutefois été beaucoup plus étonné d’apprendre qu’il portera un « A » sur son chandail.

« J’étais vraiment content et surpris, a avoué Desharnais en visioconférence mardi après-midi. Je suis un leader par l’exemple, par ma façon de travailler et ma façon de pratiquer. C’est ce que je veux essayer de faire lors du tournoi. »

Desharnais occupera le rôle d’assistant au capitaine à sa première participation aux Jeux olympiques. L’autre adjoint à Staal sera le défenseur montréalais Maxim Noreau, qui en sera à sa deuxième expérience olympique, après PyeongChang en 2018.

Aux yeux du patineur de Laurier-Station, le choix de Staal comme capitaine ne faisait aucun doute dans le vestiaire, puisqu’il fait partie de ces « leaders naturels » au sein d’une équipe.

« C’est dans leur aura on dirait. Ils sont confiants, a expliqué Desharnais. Tu sais qu’avec leur expérience et leur parcours, si tu as des questions, tu peux aller les voir. C’est dans leur attitude. »

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David Desharnais

Âgé de 37 ans, Staal n’a plus besoin de présentation. Il s’amènera à Pékin avec en poche une conquête de la coupe Stanley en 2006 avec les Hurricanes, une carrière de 18 saisons et 1293 matchs dans la LNH, ainsi qu’une médaille d’or olympique remportée à Vancouver, en 2010.

L’absence des joueurs de la LNH de nouveau cette année fait en sorte que Staal sera le seul joueur de l’équipe masculine à avoir goûté à l’or olympique. Trois joueurs — Noreau, Eric O’Dell et Mat Robinson — faisaient partie de la délégation canadienne en 2018, lorsque l’équipe a décroché le bronze.

Les qualités de meneur de Staal ont été vantées en long et en large la saison dernière, quand il s’est amené avec le Canadien de Montréal en fin de saison. En visioconférence, l’Ontarien n’a pas caché avoir profité au maximum de son parcours jusqu’en finale de la coupe Stanley avec le Tricolore l’été dernier.

« Les derniers mois ont été uniques pour plusieurs personnes, y compris pour moi », a reconnu Staal, qui a été limité à quatre matchs dans la Ligue américaine de hockey (LAH) entre la fin des séries de la LNH et son départ pour Davos, en Suisse, où l’équipe canadienne tient son camp d’entraînement.

« Ce parcours avec le Canadien a été très spécial pour moi. Évidemment, nous aurions aimé avoir un meilleur résultat. […] J’ai dû prendre le temps de trouver mon rôle, qui était peut-être un peu différent que celui que j’ai eu tout au long de ma carrière. Mais une fois que je l’ai compris, je me suis investi complètement. »

Staal compte mettre à profit tout ce bagage pour mener à bon port l’équipe canadienne qui compte plusieurs vétérans, comme les attaquants Adam Cracknell (36 ans) et Daniel Winnik (36 ans), ainsi que le défenseur Mark Barberio (31 ans), mais aussi plusieurs vedettes montantes, dont l’attaquant Mason McTavish (19 ans), le défenseur Owen Power (19 ans) et le gardien Devon Levi (20 ans).

« Le défi va être de cliquer au bon moment et de créer de la chimie sur les différentes lignes », a souligné Desharnais.

L’expérience salutaire de Noreau en Europe

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Maxime Noreau

Noreau est assurément le visage le moins connu du trio de meneurs. Contrairement à Staal et Desharnais, il n’a pas connu de grande carrière dans la LNH, étant limité à six matchs avec le Wild du Minnesota en 2010 et 2011.

Après plusieurs saisons à tenter de faire sa place dans la LAH, le défenseur de 34 ans a choisi de partir en Suisse pour y poursuivre sa carrière, où il a passé neuf des onze dernières saisons. Ce choix lui a permis de représenter son pays à PyeongChang et de décrocher une médaille de bronze.

« C’est un privilège que je n’aurais jamais eu si j’étais resté en Amérique du Nord, a résumé Noreau. Je ne sais pas où en serait ma carrière si j’avais décidé de continuer à travailler dans la Ligue américaine, mais je suis quelqu’un qui regarde vers l’avant. »

Le Québécois a fait très bonne figure en Corée du Sud, terminant au premier rang des pointeurs du Canada avec deux buts et cinq aides en six matchs.

Il est donc loin d’être déçu d’avoir choisi de faire le saut en Europe en 2011.

« C’était mon rêve de jouer dans la LNH et d’y rester le plus longtemps possible, mais en même temps, en changeant de décision pour venir en Europe, j’ai été capable de poursuivre d’autres rêves. Je suis extrêmement content et fier d’être capable de représenter une autre fois notre pays. »

Le Canada amorcera le tournoi de hockey masculin le 10 février contre l’Allemagne, avant d’affronter les États-Unis le 12 février et la Chine le lendemain.