(Yanqing) Champion olympique en titre en bobsleigh à deux et à quatre, décuple champion du monde et archidominateur cette saison encore, l’Allemand Francesco Friedrich sera difficile à arrêter lors des JO-2022 de Pékin (4-20 février), dans sa nouvelle ruée vers l’or.

« Tout va bien. Nous sommes bons au départ, et la courbe de forme grimpe encore. Nous sommes bons en glisse et bien préparés » pour les Jeux, glissait récemment le champion de 31 ans, qui n’a laissé cet hiver que des miettes à ses adversaires.

Il a disputé au total huit courses de Coupe du monde en bob à deux et autant en bob à quatre, et dans chaque catégorie, il en a remporté sept, scellant sa victoire, la quatrième consécutive, au classement général en bob à deux comme à quatre, avant même de partir pour la Chine.

Avec 65 victoires depuis ses débuts en Coupe du monde, Friedrich est presque blasé et ne cache pas que son seul objectif en 2022 est l’or olympique.

« C’est bien de gagner ces courses, mais ça ne nous aura servi à rien si nous ne sommes pas sur la plus haute marche du podium aux Jeux », dit-il sans ambages.

Débuts du monobob

S’il réussissait de nouveau le doublé bob à deux/bob à quatre, l’Allemand égalerait le record de titres olympiques dans sa discipline, détenu par son compatriote Andre Lange (quatre en trois participations entre 2002 et 2010).

Pour la Chine, il a choisi pour équipier à deux Thorsten Margis, avec qui il avait déjà glané l’or à PyeongChang en 2018, et avec qui il a partagé quatre de ses sept victoires cette saison.

« Nous devons rester bien concentrés, bien prendre soin de nous », disait-il mi-janvier, conscient qu’une blessure, ou un test de COVID-19 positif, pourrait anéantir son rêve d’entrer dans l’histoire olympique de son sport.

Derrière lui, les places seront très chères sur la piste de Yanqing, où les médailles pour les hommes seront distribuées les 15 (bob à deux) et 20 (bob à quatre) février, et pour les femmes les 14 (monobob) et 19 (bob à deux).

Le Britannique Brad Hall, l’Américain Hunter Church et l’Allemand Johannes Lochner seront notamment de sérieux candidats au podium.

Chez les femmes, la lutte pour l’or paraît encore plus ouverte. En plus du bob à deux entré aux Jeux en 2002, le CIO a introduit cette année une épreuve de monobob, des « luges » qui sont toutes identiques.

L’Allemagne en pointe aussi en luge et skeleton

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L’Allemande Laura Nolte

Là encore, les Allemandes font partie des meilleures. Laura Nolte, la plus expérimentée d’entre elles, a remporté cet hiver quatre épreuves de Coupe du monde, même si, comme Friedrich, elle n’y accorde pas une énorme importance : « La Coupe du monde compte relativement peu pour nous cette année. Ce qui compte, c’est la médaille olympique », dit-elle.

Abonnée aux podiums olympiques (or en 2010 et 2014, bronze en 2018), Kaillie Humphries représentera non plus le Canada, mais les États-Unis. Fin décembre, elle a obtenu la citoyenneté américaine, après avoir tourné le dos au Canada où elle se disait harcelée par son entraîneur.

La piste de Yanqing pourrait aussi réussir à l’Allemagne en skeleton où elle alignera les deux champions du monde en titre, Tina Hermann et Christopher Grotheer.

En luge aussi, l’Allemande reste la nation à battre, notamment chez les femmes avec Natalie Geisenberger, en quête d’un troisième titre consécutif, et Julia Taubitz, championne du monde en titre, sans parler du relais qui associe un lugeur, une lugeuse et une équipe biplace.

La domination allemande n’est en revanche plus ce qu’elle était chez les hommes, même si Felix Loch, sacré en simple en 2010 et 2014 et en relais en 2018, sera à Pékin, tandis qu’en biplace, les doubles champions olympiques en titre Tobias Wendl/Tobias Arlt sont à la traîne face aux Lettons Andris et Juris Sics.