Quand l’équipe canadienne incluant plus de 200 athlètes sera à bord de ses vols nolisés vers Pékin, un premier obstacle olympique majeur aura été franchi, a noté David Shoemaker.

Les Jeux de Pékin commenceront le 4 février, mais la première compétition est déjà en cours. Le défi ? Amener les meilleurs athlètes au pays en Chine sans test positif à la COVID-19 — une menace invisible que peu de gens anticipaient il y a quelques semaines seulement.

Shoemaker, chef de la direction et secrétaire général du Comité olympique canadien, a déclaré la semaine dernière à la CBC qu’il avait des inquiétudes liées à la présentation des Jeux de Pékin, un sentiment partagé par plusieurs athlètes.

Le Comité olympique suisse a demandé l’organisation de rencontres pour discuter de la possibilité de repousser les Olympiques de Pékin en raison de la pandémie, mais le Comité international olympique a informé les dirigeants des fédérations nationales, incluant Shoemaker, que les Jeux d’hiver auront lieu comme prévu.

« Un des messages était qu’il avait confiance envers la présentation de ces Jeux », a dit Shoemaker.

Un autre message était d’encourager tous les participants — les athlètes, les entraîneurs, les dirigeants et les membres des médias — de vivre selon les règles dès aujourd’hui.

« N’attendez pas d’être en Chine pour suivre le guide des règles. Faites vraiment tout en votre possible pour prendre la COVID-19 et le variant Omicron aussi sérieusement que possible dès maintenant. »

Le guide des règles a été créé en prévision des Jeux olympiques de Tokyo, l’été dernier, et inclut des consignes concernant le port du couvre-visage et la distanciation physique afin de limiter les risques de propagation du virus.

« Comme vous le savez, l’un des défis les plus importants est la manière pour s’y prendre pour amener nos athlètes à Pékin sans test positif, afin qu’ils puissent prendre l’avion et participer aux compétitions — vivre leur rêve », a noté Shoemaker.

Si un athlète subit un contrôle positif au cours du prochain mois, il doit fournir trois résultats négatifs lors de tests PCR et soumettre ces documents au comité organisateur. Ce dernier décide ensuite si l’athlète peut se rendre ou non en Chine.

Tous les participants devront aussi produire deux résultats négatifs à des tests PCR dans les 96 heures et 72 heures avant leur vol vers Pékin.

« Nous sommes très près de la fenêtre où si vous êtes déclarés positifs à moins de 14 jours de votre voyagement, la règle indique que vous ne pourrez pas aller en Chine », a rappelé Shoemaker lors d’un entretien avec La Presse Canadienne.

« Les enjeux sont donc très relevés, a-t-il ajouté. Nous n’avons jamais eu à faire face à quelque chose de semblable auparavant. À Tokyo [l’été dernier], oui la COVID-19 existait, mais il n’y avait pas un variant aussi contagieux qui était actif. C’est donc devenu notre enjeu principal. »

Certaines équipes canadiennes ont été sévèrement touchées par la COVID-19. Le virus a affecté l’équipe canadienne de hockey féminin le mois dernier. Ses derniers matchs préparatoires ont été annulés et l’équipe s’est créé sa propre bulle protectrice en prévision de son départ pour la Chine.

L’équipe de bobsleigh a vu 11 athlètes et trois entraîneurs se soumettre aux protocoles COVID-19. En patinage artistique, Vanessa James et Eric Radford ont été touchés avant Noël et ont tout juste reçu le feu vert pour participer aux championnats canadiens cette semaine.

« C’est pour cette raison que nous nous concentrons sur cette période de temps, a dit Shoemaker. Il est très important que les athlètes continuent à produire des résultats négatifs au cours des trois prochaines semaines, avant de monter à bord de l’avion. »

Shoemaker a ajouté que le COC avait limité le nombre de passagers sur ses vols nolisés pour favoriser la distanciation. Tous les membres de la délégation canadienne sont pleinement vaccinés et ont été encouragés à recevoir une dose supplémentaire.

Mais pourquoi est-il si important d’envoyer les athlètes canadiens en Chine en plein cœur d’une autre vague au cours d’une longue pandémie ?

« Ces Jeux sont importants. On l’a vu à Tokyo. Je crois que notre pays avait besoin de ça, pour se sentir inspiré, pour être uni, et pour se soigner un peu de cette pandémie, a dit Shoemaker. Ce sera peut-être encore plus vrai cette fois-ci alors que la situation est pire, avec les confinements et les couvre-feux.

« Je crois que ça peut inspirer [les Canadiens]. Je crois que ça peut rendre les gens meilleurs. C’est pour ça que nous travaillons si fort pour envoyer 220 Olympiens en Chine.

« Plus il y aura de moments comme ceux de Joannie Rochette et Alexandre Bilodeau (aux Jeux de 2010 à Vancouver) ou l’équivalent avec l’équipe canadienne de soccer féminin (qui a gagné l’or aux Jeux de Tokyo), plus cela nous aidera à nous sentir mieux. »