(Lausanne) Les athlètes auront interdiction de protester sur les podiums et les terrains de sport des Jeux olympiques de Tokyo et des Jeux d’hiver de Pékin, en vertu des recommandations de la commission des athlètes, a annoncé le Comité international olympique (CIO) jeudi.

Plus des deux tiers des 3547 sportifs interrogés ont jugé qu’il n’était « pas approprié de manifester ou d’exprimer son point de vue » sur le podium, sur un terrain ou lors de cérémonies officielles, a déclaré le CIO.

Cette recommandation, adoptée par la commission exécutive du CIO, fait suite à des appels à assouplir la règle N.50 de la charte olympique qui prohibe toute « manifestation ou propagande politique, religieuse ou raciale » sur les sites olympiques.

Des gestes comme ceux des athlètes américains John Carlos et Tommie Smith – qui avaient levé le poing aux Jeux de Mexico en 1968 en soutien au mouvement « Black Power » – pourraient ainsi être punis, même si les sanctions restent à déterminer.

« La majorité des athlètes participants ne pense pas qu’il soit approprié pour des sportifs d’exprimer des vues personnelles pendant la cérémonie d’ouverture, sur le podium ou sur un terrain de sport », a indiqué le CIO dans un communiqué.

« Les personnes interrogées tendent à penser qu’il est approprié que les athlètes manifestent ou expriment leurs opinions dans les médias, lors de conférences de presse et dans les zones mixtes », ajoute-t-il.

Parmi les autres recommandations adoptées par la commission exécutive, le serment olympique sera adapté pour promettre la cohésion et la non-discrimination, et des tenues siglées de mots tels que « paix », « solidarité » et « égalité » seront fournies aux sportifs.

La décision d’interdire toute forme de protestation de la part des sportifs pourrait susciter des oppositions, après les mouvements de protestations dans plusieurs sports en soutien au mouvement Black Lives Matter.

Le Comité olympique et paralympique américain (USOPC) avait assuré fin mars que les sportifs engagés dans les Jeux de Tokyo seraient libres de lever le poing ou de s’agenouiller pendant l’hymne national, pour soutenir les efforts de justice raciale.

La Chine, qui accueillera les Jeux d’hiver à Pékin en février, fait face à des appels au boycottage en raison de la répression des Ouïgours dans sa province du Xinjiang et de la restriction des libertés à Hong Kong.