L’avocat canadien et membre de longue date du Comité international olympique (CIO) Dick Pound dit que le Comité organisateur des Jeux olympiques de Tokyo est déterminé à tenir l’évènement cet été.

Toute suggestion du contraire ne sert qu’à pointer vers l’évidence : rien n’est garanti pendant cette pandémie.

La semaine dernière, la présidente du comité, Seiko Hashimoto, a été obligé de rassurer la planète que ces Jeux reportés s’ouvriront dans moins de trois mois. Elle a fait cette affirmation après les déclarations de Toshiro Nakai, secrétaire général du Parti libéral-démocrate au pouvoir, qui a suggéré que l’annulation des JO en raison de la pandémie de COVID-19, ce qui a soulevé plusieurs questions.

« Il est très clair que la parti au pouvoir, ainsi que les préfectures impliquées, sont déterminés à aller de l’avant avec les Jeux […], même si un membre du parti a dit que rien n’était garanti, a déclaré Pound. Il pourrait y avoir une quatrième ou cinquième vague qui vienne chambouler les plans. Mais je ne crois pas que cette réflexion aille plus loin que cela.

« Ils sont engagés à aller de l’avant et croient pouvoir créer une bulle suffisamment sécuritaire. »

D’assurer la sécurité des athlètes est évidemment une priorité, mais de rassurer les Japonais l’est également. Plus de 80 % ont affirmé dans deux sondages que les Jeux, qui doivent commencer le 23 juillet, devraient être annulés ou reportés.

« Je présume qu’il doit y avoir un plan pour tenter de convaincre ceux qui sont contre, que nous sommes en mesure de présenter les Jeux sans menacer la santé publique du Japon, que ce sera un grand accomplissement du pays, que nous le faisons au meilleur de la connaissance de la science disponible en ce moment, et que nous n’avons aucun désir d’ajouter aux problèmes de santé publique que vit le Japon actuellement », a noté Pound.

Dans un éditorial publié la semaine dernière, le British Medical Journal a émis des doutes sur la possibilité de tenir des Jeux sécuritaires.

Malgré une hausse des cas de COVID-19 et un faible taux de vaccination, le CIO et les organisateurs gardent le cap. Le CIO, dont 73 % des revenus proviennent des droits de télédiffusion, a vu son flux de trésorerie affecté par le report des Jeux. Le Japon a déjà investi 15 milliards US pour organiser les Olympiques. Des audits nationaux suggèrent toutefois une facture deux fois plus élevée. Seuls 6,7 milliards proviennent de fonds privés.

Le CIO et les organisateurs nippons publieront plus tard ce mois-ci un document mettant à jour les protocoles sanitaires qui seront mis en place à Tokyo. Pound s’attend à ce qu’ils contiennent plus de détails sur la façon dont seront menés les tests.

« Il y aura une mise à jour sur la façon dont la bulle va fonctionner et les endroits désignés en cas de cas positifs, a-t-il dit. Pour commencer, il faudra subir un test négatif à l’aéroport avant d’être mis sur un autobus qui vous mènera au Village olympique, où vous serez de nouveau testé. Vous resterez au Village jusqu’à ce qu’un autre autobus vous mène à votre site d’entraînement ou de compétition.

« Personne ne se retrouvera dans la foule du Ginza (le quartier commercial) du centre-ville »

Cette pandémie a jeté ombrage sur le parcours de Tokyo jusqu’ici, alors qu’aucun accrochage important n’a été mis à jour avant les JO. Au contraire : seuls les sites complétés avant la date prévue et autres bonnes nouvelles alimentaient l’actualité.

« Je pense qu’il n’y a pas de doute dans l’esprit de quiconque que ces Jeux auraient été les mieux préparés de l’histoire, a louangé Pound. Ils reprenaient le travail là où Tokyo l’avait terminé en 1964, alors qu’ils avaient créé une nouvelle façon d’organiser des Jeux et ouvert les yeux du reste de la planète sur le nouveau Japon. Je pense qu’ils allaient faire la même chose avec les Jeux de 2020. »