(Tokyo) L’une des questions les plus importantes en vue des Jeux olympiques de Tokyo est : que va-t-on faire des partisans ?

Les partisans venant de l’étranger pourront-ils se rendre au Japon ? Est-ce que les partisans seront admis dans les stades fermés ou les plus petits sites de compétitions intérieurs ?

« Évidemment, nous étudions différents scénarios, alors tenir les Jeux à huis clos demeure un option, a indiqué le président du Comité organisateur des Jeux de Tokyo, Yoshiro Mori, à la suite d’une visioconférence tenue avec le président du CIO, Thomas Bach. Nous ne voulons pas organiser des Jeux sans spectateurs, mais en termes de simulations, nous analysons toutes les options. »

Le Comité international olympique et les organisateurs nippons dévoileront leur plan de match détaillé la semaine prochaine. Il établira des règles strictes pour les milliers d’athlètes arrivant au Japon, dont l’isolement dans des bulles et le devoir de quitter le pays dès que leurs compétitions seront terminées.

Le quotidien Nikkan Sports, sans citer de source, affirme que les organisateurs s’attendent à annoncer bientôt que les partisans des autres pays ne seront pas admis au Japon. Le ministre des Olympiques, Seiko Hashimoto, a déclaré plus tôt cette semaine que la décision serait annoncée « d’ici le printemps ».

Les 15 400 athlètes olympiques et paralympiques seront confinés dans une bulle stérile à Tokyo. Mais les milliers d’autres officiels, invités de marque, commanditaires, journalistes et membres des équipes de télédiffusion ne le seront pas.

Les spectateurs représentent le plus haut risque pour ces JO, qui s’annoncent télévisuels. L’argent des diffuseurs est crucial pour le CIO, qui tire 75 % de ses revenus des droits de retransmission.

Le comité organisateur s’attendait à toucher 800 millions US de la vente de billets, sa troisième plus importante source de revenus. Toute perte devrait être assumée par l’une des entités gouvernementales du pays.

Mori a dit de sa conversation avec Bach, pendant laquelle il était accompagné du chef de la direction des Jo de Tokyo, Toshiro Muto, qu’elle semblait une séance d’encouragements (« pep talk »). Autant le CIO que le comité nippon tente d’aller de l’avant en dévoilant leurs plans pour tenter de museler toutes les rumeurs d’annulation.

« Le président Bach nous a affirmé sa position. Ça a été d’un grand encouragement, a déclaré Mori. Nous l’avons remercié. C’était notre sujet principal de discussion [jeudi]. »

Mori n’a pas été capable de répondre clairement à une question d’une journaliste japonais qui lui a demandé ce qu’il voulait dire en précisant que Tokyo « allait organiser des Jeux sécuritaires ».

Les sondages d’opinion au Japon montrent que le public est largement contre la tenue des JO : 80 % des répondants estiment qu’ils devraient être reportés ou annulés.

« Tout le monde espère être sain et sauf, a répondu Mori. Personne ne monte dans un train en espérant un accident. »

Mori et Muto ont ajouté que Bach s’est enquis de la distribution des vaccins au Japon. Ceux-ci doivent être administrés aux travailleurs du domaine de la santé en février et bien plus tard à la population en général.

Le CIO a spécifié que les participants aux Jeux ne devront pas obligatoirement avoir été vaccinés, mais qu’ils seront encouragés à le faire. Bach a aussi déclaré que la priorité ne devrait pas être accordée à de jeunes athlètes, mais bien aux travailleurs de la santé et aux aînés.

« Il est souhaitable que le plusieurs personnes soient vaccinées, a ajouté Muto. Mais nous avons eu des discussions sur un scénario où les Jeux sont tenus sans vaccination. »

Le Montréalais Richard Pound, un ex-vice-président du CIO, a été vertement critiqué quand il a déclaré plus tôt ce mois-ci que les athlètes devaient être vaccinés en priorité.