(Lausanne, Suisse) Face aux inquiétudes sur la tenue des Jeux olympiques de Tokyo, le patron du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a réclamé mercredi « de la patience », après une année de report, et promis des Jeux « sûrs » même en pleine pandémie.

« Nous demandons juste de la patience, de la compréhension. C’est le message principal », a déclaré le dirigeant allemand après une réunion de la commission exécutive de l’instance.

Comme à maintes reprises ces derniers mois, il a balayé les craintes d’annulation du plus grand rassemblement pacifique au monde, assurant qu’il se tiendrait bien du 23 juillet au 8 août prochain au Japon.

« D’un point de vue humain », a concédé Thomas Bach, il est « très difficile d’imaginer des JO » quand on « subit un confinement et se demande quand on pourra retourner au restaurant ou revoir sa famille et ses amis ».

Mais vu les « bulles » dont le monde sportif protège désormais ses compétitions, il n’est « pas irresponsable » de maintenir ce gigantesque rassemblement, a-t-il soutenu.  

« Notre tâche est d’organiser les Jeux, pas d’annuler les Jeux… Si nous pensions que les Jeux ne peuvent pas être sûrs, nous ne les organiserions pas », a affirmé le président du CIO.  

Pas en Floride

Parmi les scénarios évoqués ces dernières semaines dans la presse, Thomas Bach a écarté celui d’un nouveau report, alors que l’instance s’était déjà résignée en mars 2020 à repousser l’évènement d’un an sous la pression des comités olympiques canadien et australien.

« Bonne chance, si vous devez discuter de cela avec un athlète » en pleine préparation, a lancé l’ancien fleurettiste, champion olympique par équipe aux JO de Montréal de 1976.

Enfin, il a exclu tout déplacement des JO dans un autre lieu, « impossible dans un temps si court », réponse à la surprenante proposition venue lundi de l’État de la Floride, pourtant tout aussi frappé que le Japon par la COVID-19.

Les organisateurs japonais et le CIO misent donc sur une panoplie de contre-mesures, allant des règles d’entrée sur le territoire à une possible quarantaine, en passant par la distanciation sociale et des durées de séjour réduites au minimum au village olympique.

« Il est trop tôt pour dire lesquelles, parmi ces nombreuses mesures, seront finalement les plus appropriées », a précisé Thomas Bach, promettant la publication prochaine d’un « manuel » les regroupant toutes.

Huis clos ?

Mais d’ores et déjà, le CIO a précisé sa position sur le sujet épineux des vaccins, alors que la Russie ou Israël ont décidé de vacciner systématiquement leurs représentants aux Jeux et que le débat agite la communauté sportive.

L’instance olympique n’est pas « en faveur d'athlètes coupant la file d’attente », a répété Thomas Bach, pour qui la priorité doit rester « aux personnes vulnérables, aux soignants et aux gens qui font tourner notre société ».

Le CIO « encourage » néanmoins les athlètes à se faire vacciner, une fois les doses disponibles pour un large public, et a demandé pour cela aux 206 comités olympiques nationaux de contacter leurs gouvernements.

Alors que l’éventuelle présence de spectateurs doit être décidée au printemps par les organisateurs japonais, Thomas Bach a une nouvelle fois laissé entendre que les Jeux pourraient se dérouler à huis clos pour la première fois de leur histoire.

« Tout le monde voudrait avoir des stades pleins et des foules en liesse », a reconnu le patron de l’instance olympique, dont les revenus dépendent des retransmissions télévisées et non de l’affluence.

« Mais une organisation sûre est la première priorité […] Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour organiser des Jeux sûrs », a-t-il martelé.